L’une des familles des victimes des bavures policières survenues à la ville d’Ikoni le 9 décembre dernier, décide de porter plainte contre la gendarmerie nationale. L’incident aura été fâcheux puisqu’il a causé le décès de l’ancien capitaine de l’équipe de Djabal Basket, Ahamada Gazon et la blessure par balles réelles de huit autres jeunes. Par Mbaé Ali
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]La famille s’est d’abord présentée au cabinet de son avocat Me Said Larifou avant de se présenter chez le juge d’instruction au palais de justice de Moroni. Néanmoins, la procédure sera loin d’être une sinécure. Il leur faudra en effet mettre la main à la pâte pour que le juge reçoit et entame l’instruction du dossier. Pour l’instant la somme qui devrait être versée n’a été évoquée.
« Seul le juge a le pouvoir de décider de la somme qu’il veut et le jour où il voudra aussi nous appeler pour nous le faire savoir », explique Said Larifou à sa sortie de chez le juge. L’avocat rajoute qu’ils ont choisi de porter plainte «avec caution partie civile» à cause du retard qu’accuse cette affaire. Pour mémoire, cela fait trois mois que ce drame est survenu et le dossier est mis aux oubliettes :
«Depuis décembre que cette affaire a eu lieu la justice n’a jamais convoqué cette famille. Cette dernière est prête à payer ce qu’il faut pour que lumière soit faite» a t-il commenté avant de regretter que « c’est aux victimes de demander que justice soit faite bien que dans d’autres pays c’est la justice elle même qui s’autosaisie d’une telle affaire ». En tout cas selon toujours notre interlocuteur «la famille est prête à payer » pour que justice soit rendue.
Avec un pied boursoufflé, une des victimes dénommée Salim était présente accompagnée par sa sœur Mme Daroueche Kassim et son petit frère victime Ahmed, lui également victime de cette bavure policière de décembre. Confiante quant aux compétences avérées de son avocat, cette grande sœur de ces deux victimes d’une vingtaine d’années compte sur Said Larifou pour que les coupables soient punis conformément aux lois qui régissent les Comores.
Notons que les victimes se disent capables d’identifier certains gendarmes qui étaient à Ikoni ce jour là: «On ne connaît pas tous leurs noms mais nous nous rappellerons de certains visages. Nous voulons que justice soit faite», assènent-elles. La suite de cette affaire nous dira si la justice donne carte blanche aux forces publiques de continuer à brutaliser les citoyens, quitte à ôter des vies en toute impunité. Mais rappelons cet adage en langue nationale : ye mfa lewo, tsinde mfa mawdu. Autant mettre un coup d’arrêt aux violences policières pour la sécurité de tout un chacun.[/ihc-hide-content]