L’affaire de l’escroquerie du ministre des Affaires étrangères des Comores, Dhoifir Dhoulkamal a resurgi vendredi dernier avec un article d’un média de la Réunion, trois jours avant une réunion par visioconférence, lundi 8 février, entre le Quai d’Orsay et le MIREX.
Une sortie fortuite
Cette publication est-elle fortuite ? Sans vouloir apporter aucun soutien au ministre comorien qui doit répondre de ses actes à la justice française, on peut s’étonner que l’affaire resurgisse le week-end précédent une telle réunion, de telle sorte que le ministre comorien arrive affaibli par une possible mise en examen à la Réunion. On peut également s’étonner du fait qu’aucun des grands médias de la place n’a repris ou enquêté sur les nouvelles révélations, alors que sur internet et dans les médias, l’information a été largement reprise, notamment par les médias de Mayotte.
Les faits nouveaux.
Zinfos 94 est retourné, quatre mois après avoir signalé les faits, interroger le Directeur de cabinet de la Caisse Générale de la Sécurité sociale (CGSS) et la Direction de la Caisse d’Allocations familiales (CAF) de la Réunion.
Le média réunionnais a ainsi appris d’abord que la CAF a confirmé que la personne qui a escroqué la CGSS et la CAF est bien le ministre des Affaires étrangères des Comores. Ensuite, la CAF a confirmé que les prestations sociales indument accordées sont coupées et que chacune des caisses souhaite évaluer et récupérer les sommes indument versées à Dhoifir Dhoulkamal. Enfin, la CGSS annonce avoir porté plainte auprès du Procureur de la République pour escroquerie contre le ministre comorien.
Une plainte classée sans suite ?
C’est là qu’il convient d’apprécier l’opportunité du retour de cette affaire trois jours avant une réunion des deux ministres des Affaires étrangères, français et comorien. Le premier voudrait faire pression sur le gouvernement comorien pour que les Comores continuent à recevoir des expulsés de Mayotte pendant cette période de crise sanitaire. Et surtout qu’il arrête définitivement les kwasa-kwasa puisqu’il a démontré pendant un moment que c’était possible. Et le Procureur de la République attend des instructions pour décider si la plainte pour escroquerie contre un ministre des Affaires étrangères d’un pays ami doit être prise en compte ou classée sans suite.
Depuis quatre mois, ni l’intéressé ni le chef du Gouvernement comorien qui a nommé Dhoifir Dhoulkamal ministre sans vérifier son train de vie n’ont commenté cette affaire. Il n’a jamais été envisagé ni une démission ni une exclusion du gouvernement Azali. Il faut croire qu’escroquer n’est pas une affaire grave pour le gouvernement comorien. Donc, Dhoifir Dhoulkamal peut continuer à représenter les Comores à l’extérieur.
MiB