Le rituel est immuable. Chaque année des centaines de mourides convergent au Zawiyani de Moroni pour rendre hommage à Maarouf. Nouveauté cette année, hier au 27ème jour, « saba ishirine » la tenue de conférence autour de ce personnage historique.
Pour célébrer la mort du grand cheikh de la «torikati shadhuli», cheikh Said Mohamed Ahamada El Maarouf, décédé selon le calendrier musulman le 27 du mois Djamali Thani, tous les grands cheikh se réunissent pour une commémoration solidaire. Et comme d’habitude, ce recueillement se fait avec la participation de plusieurs délégations de disciples provenant de différents pays de l’océan indien.
La commémoration dite «Saba Ishirini» dure presque trois jours a toujours attiré un large public. L’organisation est très prise au sérieux, avec une telle ferveur, mieux que lors de la célébration de la mort du prophète Mohamed [saw].
«C est un humble homme, un homme au service de la religion musulmane, si on peut le dire. De son vivant, il a arpenté presque les terres voisines pour valoriser l’islam. C est une grande figure pour notre religion. Et même si par malheur on a pas eu ce grand honneur de vivre son temps, bénéficier de son savoir, mais l’histoire en demeure témoin. D’après ce qu’on nous a raconté de lui, il a toujours eu un savoir avant-gardiste. Il a passé presque le reste de sa vie à vénérer Dieu et à conquérir des âmes perdues. Ce grand prédicateur demeure inoubliable dans nos cœurs comme tant d’autres qui ont marqué leur temps. C’est pourquoi il nous revient chaque année d’organiser cette cérémonie commémorative à sa mémoire» témoigne Foundi Allaoui Said Mohamed, grand partisan de la Shadhuli.
Pendant les trois jours, des lectures accélérées du Saint Coran, des invocation à l’Eternel pour le repos de l’âme de cet homme pieux se succèdent. La nouveauté cette année, c’est l’organisation de conférences sur l’homme, la place de la confrérie, et l’islam en général. Des moments de partage, d’échanges et de confrontations d’idées peu fréquents dans des pareilles circonstances. La présence des médias et la diffusion en direct sur les réseaux sociaux prouvent la volonté d’ouverture des organis ateurs.
Côté logistique, pour pouvoir garantir l’alimentation des fidèles durant ces trois jours, ce sont des dons qui financent l’évènement.