À travers un communiqué de Beit-Salam et une conférence du Porte-parole du gouvernement, l’État comorien a tenté, en vain, de persuader les Comoriens qu’il n’intervenait pas dans le procès contre Mohamed Sambi, après la sortie de Bashar Kiwan informant que deux ministres du gouvernement Azali ont été envoyés pour le convaincre d’accepter de charger l’ancien président de l’Union des Comores.
Par MiB
Après les négations du gouvernement, Bashar Kiwan a fait fuiter dans les réseaux sociaux des photos sur lesquelles on peut voir deux ministres posant et souriant avec l’homme censé être recherché par la Justice comorienne avec lancement d’un mandat international. Il s’agit du ministre de la Justice Djaé Ahamada Chanfi et du ministre des Affaires étrangères Dhoihir Dhoulkamal. Ce dernier a déjà admis avoir bénéficié d’une chambre d’hôtel et avoir accepté une invitation à manger « parce qu’il avait faim » de la part de « l’homme dont l’intégrité a toujours été remise en cause au niveau international » (communiqué de Beit-Salam du 23 novembre 2022).
Après ces aveux du ministre des Affaires étrangères, le parti présidentiel (CRC) est sorti pour dire que les deux ministres ont mené des actions individuelles et qu’ils n’ont pas été mandatés pour négocier quoi que ce soit avec Bashar Kiwan. Mais, qui peut croire encore à de tels mensonges ?
Qu’est-ce que le ministre de la Justice est allé faire avec un homme inculpé et recherché par la Justice de son pays, si ce n’est pour négocier avec lui ? Peut-on imaginer que deux ministres aussi importants du gouvernement ont pu se rendre à Paris pour rencontrer Bachar Kiwan sans l’aval du chef de l’État ? Si ce dernier considérait que c’était une erreur pourquoi ne les a-t-il pas immédiatement suspendus ou exclus de son gouvernement ?
Il n’y a aucun doute sur le fait que ces deux ministres sont allés à la rencontre de l’inculpé Bashar Kiwan à la demande du gouvernement, l’essentiel étant de charger Mohamed Sambi afin de lui appliquer la peine la plus sévère. Et pour cela, le gouvernement était prêt à établir un accord pour disculper et laver Bashar Kiwan.
Les avocats de l’ancien président de l’Union des Comores ont donc décidé de porter plainte à Paris pour tentative de subornation de témoin afin d’amener un inculpé à « porter des accusations infondées » contre une remise de peine.
MiB