Deux événements viennent encore révéler avec force l’état de décrépitude avancée de l’éducation nationale. Les résultats catastrophiques du bac et l’ambiance délétère qui a prévalu, avant, pendant et après les épreuves. Une honte. Un chancre puant sur le fronton de l’Union des Comores.
Par Idriss (25/08/2022)
La honte
Et puis cette démission fracassante du doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines qui s’accompagne d’une dénonciation vigoureuse des pratiques corruptrices prévalant au sommet de l’Université des Comores. En somme rien ne va, du primaire à l’université en passant par les collèges et les lycées, dans le public comme dans le privé.
Pour notre bonheur, un événement surprenant qui montre que tout n’est pas perdu, que l’on peut espérer que l’on peut et doit travailler pour transformer petit à petit la situation lamentable de l’Éducation nationale. Qui aurait pu imaginer un concours de dictée en shikomori organisé dans une structure officielle, en l’occurrence l’Institut Universitaire de Technologie. Eh bien cela s’est produit le 23 août dernier à partir d’une initiative privée, soulignons-le une initiative privée.
L’intérêt s’est focalisé avec pertinence sur le shikomori, socle de notre identité et de notre culture. Il semble cependant qu’il faille élargir les perspectives en se focalisant sur la problématique principale : l’absence d’une vision comorienne de l’Éducation nationale. Pourquoi comorienne ?
Un séminaire sur l’Éducation nationale
Parce qu’elle doit s’enraciner dans la réalité environnementale et organisationnelle du pays. Parce qu’elle doit répondre à des questions singulières à notre pays, comme par exemple : que voulons-nous que le jeune comorien sache aux différentes étapes de sa construction ? Comme par exemple : dans quelle langue prodiguer l’enseignement ? Comme par exemple : quelle doit être la place de l’éducation coranique dans le système éducatif ? etc., etc. Il ne s’agit donc pas de sombrer dans un nationalisme étriqué, mais de formuler une vision comorienne systématique de l’éducation et une stratégie pragmatique et volontariste pour la réaliser.
Une initiative privée peut-elle être à la base d’un séminaire national sur l’Éducation nationale sans l’État comorien ni, encore moins, les experts internationaux spécialistes de l’aide au développement qui sont les agents des programmes qui nous maintiennent dans une dépendance perpétuelle. Un séminaire qui serait porté par les professionnels comoriens de l’éducation.
D’où ma proposition : rassembler un groupe susceptible de prendre l’initiative et de réunir les conditions de la tenue de ce séminaire. Merci de me contacter dans cette perspective.