Une semaine après, la tristesse est toujours présente aux Comores après le rappel à Dieu de notre compatriote, l’écrivain Aboubacar Saïd Salim, à l’âge de 74 ans.
Par Hachim Mohamed
Aboubacar Saïd Salim était un écrivain qui n’avait guère son pareil aux Comores, quelqu’un de très humain et dynamique, et un pédagogue extrêmement apprécié depuis longtemps, notamment. Il avait l’habilité à rendre dans ses œuvres un culte à tout ce que l’usage, la tradition ou la mémoire aux Comores ont sanctifié.
Il fut l’un des acteurs clés de la grève des étudiants en 1968, puis membre fondateur du Front Démocratique. Dans l’imaginaire collectif, Aboubacar Said Salim est une sorte de génie protéiforme.
Un grand homme
Contacté par nos soins, Ahmed Saïd Soudjay Simba, enseignant à l’Université des Comores a profité de l’occasion pour lui rendre hommage et brosser son portrait, à sa manière. Selon ce natif de Fumbuni, il a connu feu Aboubacar Saïd Salim sur l’esplanade de Kalaweni (Moroni) en présence de l’écrivain Mab Elhad et d’autres artistes lors d’une de veillée de contes.
« On était plusieurs artistes qui intervenaient l’un après l’autre. À la fin de la prestation, le grand frère Aboubacar qui ne me connaissait pas et dont j’ignorais l’existence, monta sur scène pour m’applaudir et me murmurer quelques mots qui allaient nous unir par la suite pour les festivités dans le cadre du Pohori. C’était un grand homme de pensées et de lettres, de vision, d’amour et d’éducation populaire. Il savait également valoriser l’autre. », a-t-il raconté.
Ali Batliti l’a croisé au sein du Front Démocratique. « Je déplore que lors de sa disparition on ait trop fait le focus sur le côté homme de culture en faisant abstraction de la dimension politique. Il a marqué de son empreinte le Front Démocratique. Ce que je retiens de lui, c’est quand en tant qu’opposant au régime d’Ahmed Abdallah, il fut tête de liste pour les législatives », témoigne-t-il.
Une peine inconsolable
En effet, pendant les années de plomb, marquées par la présence de mercenaires dans la garde rapprochée du président Ahmed Abdallah, le quartier général du Front Démocratique est situé sur les hauteurs du quartier de Mbouéni, où le fervent militant qui pesait par sa personnalité dans le parti, Kader a été capturé et assassiné par des hommes de main.
Un compatriote qui répond au nom Ali Bacar et qui habite à quelques encablures de la maison familiale de feu Aboubacar Saïd Salim a livré son témoignage en s’étalant sur la disparition subite celui-ci. Son chagrin est immense et sa peine inconsolable.
Ali ne comprend pas comment un compatriote nationaliste qui a mené un combat contre la dictature, un écrivain qui fut un amoureux fervent des livres, voulant construite un état digne de ce nom, n’a pas eu hommage national pour services rendus aux siens ?
« J’étais un jeune homme à l’époque où le Front Démocratique avait le vent en poupe. Ce que je sais de lui approximativement, c’est quand il est sorti de la prison et qu’il se promenait avec un chapeau qui camouflait son visage. Une chose est certaine, pour un pays qui claironne à longueur de temps « émergence », c’est une honte, de l’hypocrisie pure et simple », a-t-il confié un brin dévasté.
Quant au dentiste Dr Ali Affandi, qui militait en France à l’époque, il a connu Aboubacar Said Salim dans ses engagements idéologiques au sein de l’ASEC, l’Association des Stagiaires et Étudiants Comoriens.
De tous les témoignages qui nous parviennent, nous devons à la vérité de reconnaitre qu’aussi bien pour nos compatriotes que pour sa famille éplorée, ses amis ou encore tous ceux qui collaboraient politiquement ou intellectuellement avec Aboubacar Saïd Salim, la perte est immense. Sa disparition laisse un vide douloureux à la mesure de ses multiples talents et de son immense générosité.
Aboubacar Saïd Salim était un écrivain qui n’avait guère son pareil aux Comores, quelqu’un de très humain et dynamique, et un pédagogue extrêmement apprécié depuis longtemps, notamment. Il avait l’habilité à rendre dans ses œuvres un culte à tout ce que l’usage, la tradition ou la mémoire aux Comores ont sanctifié.
Il fut l’un des acteurs clés de la grève des étudiants en 1968, puis membre fondateur du Front Démocratique. Dans l’imaginaire collectif, Aboubacar Said Salim est une sorte de génie protéiforme.
Un grand homme
Contacté par nos soins, Ahmed Saïd Soudjay Simba, enseignant à l’Université des Comores a profité de l’occasion pour lui rendre hommage et brosser son portrait, à sa manière. Selon ce natif de Fumbuni, il a connu feu Aboubacar Saïd Salim sur l’esplanade de Kalaweni (Moroni) en présence de l’écrivain Mab Elhad et d’autres artistes lors d’une de veillée de contes.
« On était plusieurs artistes qui intervenaient l’un après l’autre. À la fin de la prestation, le grand frère Aboubacar qui ne me connaissait pas et dont j’ignorais l’existence, monta sur scène pour m’applaudir et me murmurer quelques mots qui allaient nous unir par la suite pour les festivités dans le cadre du Pohori. C’était un grand homme de pensées et de lettres, de vision, d’amour et d’éducation populaire. Il savait également valoriser l’autre. », a-t-il raconté.
Ali Batliti l’a croisé au sein du Front Démocratique. « Je déplore que lors de sa disparition on ait trop fait le focus sur le côté homme de culture en faisant abstraction de la dimension politique. Il a marqué de son empreinte le Front Démocratique. Ce que je retiens de lui, c’est quand en tant qu’opposant au régime d’Ahmed Abdallah, il fut tête de liste pour les législatives », témoigne-t-il.
Une peine inconsolable
En effet, pendant les années de plomb, marquées par la présence de mercenaires dans la garde rapprochée du président Ahmed Abdallah, le quartier général du Front Démocratique est situé sur les hauteurs du quartier de Mbouéni, où le fervent militant qui pesait par sa personnalité dans le parti, Kader a été capturé et assassiné par des hommes de main.
Un compatriote qui répond au nom Ali Bacar et qui habite à quelques encablures de la maison familiale de feu Aboubacar Saïd Salim a livré son témoignage en s’étalant sur la disparition subite celui-ci. Son chagrin est immense et sa peine inconsolable.
Ali ne comprend pas comment un compatriote nationaliste qui a mené un combat contre la dictature, un écrivain qui fut un amoureux fervent des livres, voulant construite un état digne de ce nom, n’a pas eu hommage national pour services rendus aux siens ?
« J’étais un jeune homme à l’époque où le Front Démocratique avait le vent en poupe. Ce que je sais de lui approximativement, c’est quand il est sorti de la prison et qu’il se promenait avec un chapeau qui camouflait son visage. Une chose est certaine, pour un pays qui claironne à longueur de temps « émergence », c’est une honte, de l’hypocrisie pure et simple », a-t-il confié un brin dévasté.
Quant au dentiste Dr Ali Affandi, qui militait en France à l’époque, il a connu Aboubacar Said Salim dans ses engagements idéologiques au sein de l’ASEC, l’Association des Stagiaires et Étudiants Comoriens.
De tous les témoignages qui nous parviennent, nous devons à la vérité de reconnaitre qu’aussi bien pour nos compatriotes que pour sa famille éplorée, ses amis ou encore tous ceux qui collaboraient politiquement ou intellectuellement avec Aboubacar Saïd Salim, la perte est immense. Sa disparition laisse un vide douloureux à la mesure de ses multiples talents et de son immense générosité.
Hachim Mohamed