L’union de l’opposition, le groupe Amani, les députés dits de l’opposition et des personnalités politiques qui s’opposent au pouvoir d’Azali ont été accueillis avec faste à Mbéni, mercredi 28 novembre. Ils ont commenté l’actualité.
Le temps d’un après-midi, Mbéni a retrouvé l’ambiance de précampagne. Mercredi, elle a accueilli avec faste les députés «patriotes» et beaucoup d’autres personnalités de l’opposition. Le secrétaire général de l’UPDC, Youssouf Boina a appelé le gouvernement à se ressaisir. Toute chose a sa fin. Et celle d’Azali et son équipe n’est pas si «loin». Parce que «les Comoriens ont refusé le referendum. Par la voix de leurs députés, ils ont aussi refusé la dictature que veut instaurer le président de la république ». Il estime qu’Azali a déjà perdu sa légitimité. Son départ est imminent et urgent puisqu’il démolit la liberté et la démocratie. La sensibilisation de la population comorienne s’impose, elle doit être mise au courant des sacrifices qu’ont faits les députés, précise Youssouf Ali Boina.
Tout comme le député Ben Omar, l’enfant de Hamahamet Mboinkou, député Soulaimana Mohamed Soilihi a attiré l’attention de ses homologues sur le rôle et les attentes du peuple Comorien : « nous devons nous unir. L’intérêt de la nation précède nos intérêts personnels. Nous devons faire preuve de responsabilité. Le peuple qui nous a choisis attend beaucoup de nous».
Quant à Oumouri M’madi, député de Hamanvu, il promet d’agir autrement : « jusqu’alors nous n’avons pas agi en politique. C’est au nom de la population que nous agissons. Les députes de l’opposition n’ont rien bloqué. Nous ne sommes pas intervenus en tant qu’opposants.»
Les discours des législateurs se sont enchainés. On a le sentiment que ces « 22 députés » forment un vrai bloc, qu’ils sont vraiment unis. Said Baco, élu mohelien qui dans la semaine dernière a témoigné sur les réseaux sociaux des tentatives de corruption a pris à son tour la parole : «C’est nous qui avons toujours voté pour mais c’était bénéfique pour notre pays. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Le gouvernement a dépassé les limites. L’assemblée reste l’unique institution qui n’est pas démontée en pièce. Nous devons arrêter cela ».
A la fin de la cérémonie, le député Mohamed Msaidié a lu, au nom de ses collègues, un communiqué de la «majorité parlementaire». Il évoque les derniers événements qui se sont déroulés à l’assemblée nationale, perpétrés par le président et « qui nuit l’image du pays». « La loi proposée devait autoriser le chef de l’Etat selon son beau vouloir, lui tout seul de fixer les règles du jeu, liées aux élections anticipées du président et des gouverneurs des îles, à savoir le code électoral, la loi organique relative aux conditions d’éligibilité au président de l’union et la loi relative à la cour suprême,…nous avons boycotté la séance plénière pour un avenir convenable et véritable… » .
L’ancien préfet de Hamahamet a remercié les députés de leur travail « honorable » et a recadré le gouvernement. Pour Mohamed Ansum, ce gouvernement est devenu tyrannique, il faut à tout prix «l’éliminer». « Une nouvelle page s’ouvre grâce à nos élus. J’appelle Azali à se ressaisir et faire revenir notre démocratie».
Au passage, le retrait du projet n’a pas été évoqué. Mbéni, fief de Mohamed Ali Soilihi, avec la défection de Hamidou Karihila, elle incarne aujourd’hui la ville de l’opposition.
Par Ali Mbae