Mohamed ABDEREMANE ABDALLAH est décédé et a été enterré à Ouani le 2 juin dernier. C’est un homme qui a eu un parcours exceptionnel au sein de l’administration comorienne qu’il a servie pendant plus de trente ans. Portrait.
Par Mdama Toihir
Mohamed ABDEREMANE ABDALLAH est né à Ouani (Anjouan, Comores) le 15 avril 1936. Il est le fils d’Abderemane abdallah Mohadji et de Moina Echat Moussa Beja.
Il a fait ses études primaires dans sa ville natale de 1943 à 1949. Il a ensuite été admis au Collège d’Administration de Moroni puis à celui de Mitsamiouli de 1950 à 1953. De 1954 à 1956, il poursuit ses études secondaires à Madagascar où il obtient son Brevet de Comptable à l’École de Commerce de Diégo-Suarez.
Après avoir travaillé dans l’Administration coloniale comme Comptable chargé de la Centralisation des recettes et dépenses au service provincial des Finances de Diego-Suarez de 1956 à 1960, Mohamed ABDEREMANE a reçu son option pour la Fonction Publique des Comores, à cause de l’indépendance de la Grande Ile.
Aux Comores, Il a été affecté au service des Domaines, de l’Enregistrement et de la Propriété à Mamoudzou (Mayotte, Comores). Il a été chargé de l’instruction des dossiers domaniaux, puis, il occupa le poste de Directeur Adjoint des Domaines, de l’Enregistrement, chargé des affaires domaniales et foncières à Mamoudzou puis à Moroni de 1961 à 1968.
Par voie de concours, Mohamed Abderemane est admis à l’École Nationale des Impôts à Clermont-Ferrand (France) de 1968 à 1970. Il en est sorti certifié en droits fiscal, domanial, foncier, commercial et civil. De son retour aux Comores, il occupe le poste de Directeur Adjoint des Domaines et de l’Enregistrement chargé des affaires Domaniales et Foncières à Moroni (1970-1974), puis Directeur Régional des Domaines, de l’Enregistrement et de la Propriété Foncière de l’ile d’Anjouan, poste qu’il cumule avec celui de Conservateur des archives domaniaux et fonciers. Il a été promu Expert ad-hoc près du Tribunal de première instance de Mutsamudu pour des affaires foncières et domaniales relevant de la juridiction civile (1974-1976).
Après la destruction des archives de l’État par le régime révolutionnaire d’Ali Soilihi (1976-1978), Mohamed Abderemane a été appelé au service des Domaines, en tant qu’Inspecteur expérimenté pour rétablir les documents et dossiers domaniaux et fonciers détruits le 12 avril 1977.
En 1982, Mohamed Abderemane a été désigné en tant que doyen Inspecteur des Impôts pour ouvrir un nouveau bureau régional, celui des Administrations Générales des Impôts (AGI) à Mutsamudu, coiffant ainsi le service des contributions directes, le service des Domaines, de l’Enregistrement et de la Propriété Foncière et de la Topographie. Il a été nommé Directeur régional de cet établissement (AGI).
En janvier 1983, il a ouvert un autre bureau, celui du contrôle financier qui jusque-là n’existait pas dans l’île. Ainsi, Mohamed Abderemane compte tenu de son ancienneté, son expérience en matière financière est devenu le premier Contrôleur de l’île. Il y resta jusqu’en 1991, année où il a été admis à la retraite.
Agent de l’administration coloniale à Madagascar puis aux Comores, après sa formation en France, il avait gravi les échelons et accumulé les expériences professionnelles dans l’administration nationale, avant d’être promu Inspecteur des Domaines, promotion largement méritée après tant d’années d’investissement professionnel soutenu. C’est ainsi qu’il est considéré comme un grand Commis d’Etat à l’image de Bourhane Said Omar et Houmadi Ousseni respectivement ancien DG des Impôts et des Finances et du Budget.
Mohamed Abderemane a également fait œuvre de traditionalistes, par des recherches, il a établi les généalogies des familles BIN AHAMADI et des BEJANI aux Comores. Il aussi écrit un ouvrage inédit sur « Les Comores foncières et l’histoire de la ville de Ouani et ses banlieues ».
Qu’Allah les accueille dans son Djannat Firdaws Ameen. 2022.