Diviser pour mieux régner, c’est une des marques de fabrique de l’Azalisme. Ces derniers temps, force est de constater qu’il est encore sur le chemin du « diviser pour mieux régner ». Il appelle au « Dialogue national », mais continue à malmener le peuple comorien. Par Abdourahim Bacari
Il avait réussi à provoquer une scission du parti de Mouigni Baraka, en récupérant dans son camp l’un de ses lieutenants, Djaé Hamada (actuel ministre de la Justice) qui, grâce à son ralliement, a pu même partir avec le nom du parti RDC, au détriment de son fondateur. Cette fois, après le refus de Mouigni Baraka de participer au prétendu « Dialogue national », ce sont trois cadres importants de Mouigni qui ont rejoint Azali pour y participer. Parmi, les trois cadres proches de Mouigni Baraka, il y a l’ex-député de la région de Hamanvu, natif de Hahaya, Oumouri, fidèle des fidèles, mais qui rompt avec son mentor et son parti pour participer à ce leurre de « Dialogue ».
Le deuxième cadre important qui risque de quitter son parti ces jours-ci pour rejoindre le « Dialogue » est Raoul Delapeyre, un ancien de la CRC, parti d’Azali qu’il a quitté voici quelques années. Il pense qu’en tendant la main à ce dernier pour le dialogue, il regagnera la confiance de ses amis du régime. Des petits calculs entre amis.
Le « Dialogue national » pour sortir de cette crise provoquée par le régime en place est inéluctable. Seulement, ce « Dialogue national » doit impérativement rassembler tous les partis politiques, de la mouvance du régime illégal actuel et de l’opposition sans oublier la société civile. Des solutions doivent être trouvées rapidement, car à chaque jour qui passe, c’est le pays qui perd. C’est le pays qui s’appauvrit de façon rapide. Azali et ses collaborateurs sont tentés d’organiser ce « Dialogue national » avec un groupuscule de politiques qui ne représentent pas grand-chose dans l’opposition actuelle et même à transformer des partisans en opposants. Ce n’est pas ce genre de magouilles qu’Azali et ses hommes adorent qui apporteront les résultats escomptés et permettront d’espérer une paix durable dans le pays.
Les vrais opposants à ce régime sont nombreux, à commencer par la société civile dont la diaspora fait partie. Mais, il y a trois grands partis de l’opposition que Azali et son gouvernement ne peuvent absolument pas se passer pour espérer une solution politique à la crise. Pourtant, depuis trois ans toute l’énergie d’Azali et de ses ministres est employée à essayer d’étouffer ces partis et leurs dirigeants. Il s’agit du parti Juwa, du RDC-Mouigni et de l’UPDC. Des leaders de ces trois partis, il n’y a que Mouigni Baraka qui soit encore libre, mais qui est régulièrement menacé. Sinon, l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi et l’ex-Gouverneur d’Anjouan Abdou Salami, tous les deux Juwa sont enfermés dans des résidences surveillées. Mohamed Ali Soilihi, l’ex-Vice-Président, candidat malheureux face à Azali en 2016, et l’ex-Président Ikililou Dhoinine se trouvent entravés dans leurs déplacements et contraint pour le premier de pointer régulièrement chez le juge.
Comment alors organiser un « Dialogue national » dont on dit qu’il se veut inclusif et alors que l’opposition réclame comme préalable le départ du chef de l’État dont le mandat est arrivé à terme depuis le 26 mai 2021 ?