Les journalistes Hachim Mohamed et Oubeid Mchangama ont été agressés violemment par des éléments de la gendarmerie pendant la manifestation de vendredi.
Le journaliste de Masiwa, Hachim Mohamed a été relâché ce jour, en début d’après-midi, après avoir été arrêté hier vers 13 heures alors qu’il couvrait les manifestations des Mabedja à Moroni. Il a donc fait une garde à vue de 24 heures, sans intervention d’un juge, au bon vouloir de l’armée.
Le journaliste, qui a un certain âge, encore sous le choc, a expliqué à sa Rédaction avoir été « tabassé », « traité comme un chien » et « insulté toute la nuit ». Dans le pick-up qui le ramenait dans une cellule de la gendarmerie de Moroni, il a été plaqué au plancher par le genou d’un gendarme « à la Derrick Chauvin ». « J’étouffais », a-t-il expliqué à la rédaction de Masiwa. Il a été jeté dans une « cellule crasseuse », sans lumière, avec 27 autres. Pour faire leurs besoins, ils devaient demander aux militaires de leur lancer des bouteilles plastiques par une lucarne.
Comme d’habitude lors des manifestations depuis trois ans, les journalistes ont été visés directement et pris à partie par les militaires et gendarmes. Ils ont d’abord été délogés de la place de l’indépendance où devait avoir lieu la manifestation, puis poursuivis dans les rues de la capitale et ont reçu des grenades lacrymogènes comme les manifestants.
Ainsi, le journaliste Oubeid Mchangama témoigne auprès de Masiwa avoir été lui aussi violenté. Il a été poursuivi par des gendarmes du PIGN. Il avait beau crier qu’il était journaliste et sortir sa carte professionnelle, ils n’ont rien voulu savoir. Il a reçu un premier coup sur le cou. Un gendarme lui a demandé de ramasser les pierres qui étaient sur la route, il a refusé. Il a alors reçu un second coup sur le visage, puis une balayette qui l’a mise au sol. Il s’est alors exécuté et a commencé à ramasser les pierres pour éviter d’autres violences à son encontre.
La Rédaction de Masiwa
Journal indépendant