La sécurité des habitants de Mayotte est profondément mise à mal. Depuis quelques semaines, l’insécurité monte en flèche dans l’île. La violence gratuite devient monnaie courante. Les méthodes de violences sont multiples et se multiplient. Les rangs des victimes augmentent. Par A.Bacari
Les vols à l’arme blanche, les bagarres entre bandes de jeunes rivales finissent toujours par des incendies de maisons, de voitures et autres biens. Les meurtres et assassinats deviennent omniprésents et de plus en plus inquiétants. L’insécurité règne partout. Dans les rues, les quartiers et même dans les établissements scolaires, surtout de second degré, la délinquance juvénile arrive de temps en temps à perturber la paix en milieu scolaire. Souvent, ce sont des jeunes déscolarisés ou jamais scolarisés qui pénètrent dans les établissements pour s’attaquer aux élèves. Les bus scolaires sont souvent caillassés.
Au début du mois de décembre 2020, un jeune de la Commune de Mtsangamouji, au nord de l’île, a tué par un homme d’environ trente ans de la même Commune. À la mi-décembre, Ali Mroivili, de Koungou, âgé d’une quarantaine d’années a été tué par des voyous gratuitement alors qu’il était sur sa moto. Pendant le week-end du 22 au 24 janvier 2021, à Labattoir, dans le quartier de la Vigie trois corps sans vie ont été retrouvés. Le corps d’un homme, d’une trentaine d’années a été trouvé et le bruit a couru qu’il a été décapité. Mais, le Procureur de la République a affirmé qu’il n’y a pas eu décapitation. Le samedi soir, c’est un jeune de 16 ans a été tué samedi soir. Le troisième avait 14 ans. Son corps a été retrouvé dimanche.
Ces pratiques dramatiques exaspèrent toute la population de Mayotte. La gendarmerie ouvre une enquête et selon les premiers éléments, ces trois homicides ont tous un point commun : des meurtres à l’arme blanche ».
Monsieur Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir, s’est adressé à ses administrés pour appeler au calme. Il a qualifié ces actes barbares « de guerre communautaire ».
Les habitants des quartiers Cétam et la Vigie, excédés par ces violences, parlent avec certitude de règlements de compte entre personnes originaires de deux localités anjouanaises : Koni et Mirontsi.
Les habitants de la commune se sont rendus à la Case Rocher pour rencontrer le Préfet, Jean-François Colombet, garant de leur sécurité. Mais arrivé à la place de France à Dzaoudzi, les gendarmes les ont stoppés. Leur insistance leur a valu de pouvoir rencontrer Laurence Carval, directrice de Cabinet du préfet.
Les réactions se multiplient dans les réseaux sociaux. Les habitants de Mayotte estiment que l’État les a abandonnés. Dans un tweet, le député Mansour Kamardine s’indigne et interpelle le ministre l’intérieur « 3 assassinats à l’arme blanche perpétrés par des bandes barbares à Mayotte ce seul week-end dont 2 adolescents de 15 et 14 ans. Qu’attendent Darmanin et Dupont pour agir avec force et répondre à nos propositions répétées depuis des mois ? »
En réalité, la nouvelle phase de violence dans l’île a commencé en 2016-2017. Les élus et les habitants ont, maintes fois, parlé de sous- effectif des forces de l’ordre. Depuis, ils ne cessent de demander plus de policiers et gendarmes dans le Département. Entre 2016-2017, toute l’île était menacée par les coupeurs de routes, un groupe de voyous qui s’attaquait aux automobilistes qui prennent la route très tôt le matin pour se rendre au travail, ou bien ceux qui rentrent tard du travail. Heureusement que ce groupe de malfaiteur à la tête duquel se trouvait un homme connu sous le pseudonyme de « Manyele » est démasqué, arrêté puis mis en hors état de nuire par la gendarmerie d’abord, puis par la justice.
Mayotte sombre dans l’anarchisme. Il parait que les voyous d’aujourd’hui, ce sont les mineurs non scolarisés d’hier.