L’absence d’un port en eau profonde à Mwali complique les activités économiques dans l’île. Les marchandises (denrées alimentaires ou pas) manquent régulièrement sur cette petite île de l’archipel qui est aussi la moins loti en infrastructures. Et les Mohéliens souffrent amplement de cette situation. Par Nomane Mohamed Mkavavo
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Ils doivent tout rapporter des autres îles. Dès que les conditions météorologiques se dégradent les habitants de l’île ressentent directement un changement. Cette situation a conduit certains habitants de l’île à chercher des solutions palliatives en attendant mieux. Depuis deux ans déjà, il se développe dans l’île l’élevage de poules pour la production locale. Une activité qui permettra de ne pas dépendre systématiquement de l’importation de certains produits à partir d’Anjouan et de Ngazidja.
Depuis 2018, Mohéli a commencé à produire des poussins à partir des incubateurs. Une production aviaire qui arrive à combler les besoins de l’île. Un vétérinaire burundais du nom de Mzokiramtevye Prosper travaille au centre de production de Mohéli en apportant son expertise dans cette activité avicole.
Les étapes à suivre
D’après lui, les étapes commencent depuis le poulailler là où on ramasse les œufs. Il faut que les poules pondeuses et les coqs soient en bonne santé. On emmène des œufs de bonne qualité et en bonne santé pour les mettre dans la machine. Des œufs en bonne forme pour produire des bons poussins au moment de l’éclosion. Il faut collecter les œufs de manière systématique, les placer dans un plateau pour que le bout pointu de l’œuf soit placé en bas et puis il faut les conserver dans un endroit frais (15 à 18°C au minimum) pour ne pas commencer le processus de développement de l’embryon à l’intérieur de l’œuf. Il faut les laisser une semaine avant de les mettre dans la machine. Les machines peuvent contenir jusqu’à 3500 œufs.
La collecte des œufs
Mzokiramtevye Prosper continue d’expliquer : « On enlève les œufs qui sont trop gros et ceux qui sont trop petits pour garder l’uniformité des œufs. Il est déconseillé de mettre des œufs malformés, sales ou qui ont des taches dans la machine. Il faut toujours nettoyer et désinfecter la machine et ainsi faire la fumigation ». Ce n’est qu’après cette étape qu’on peut mettre les œufs dans la machine. Cela prend 21 jours pour arriver à une éclosion des poussins.
Les avantages de la production aviaire
La production avicole a des débouchées dans l’île. Il y a 4 à 5 personnes aujourd’hui à Mohéli qui élèvent des poules et qui produisent des poussins grâce à la machine installée au centre de production de l’île. Ils peuvent aussi en produire manuellement. Cette activité si prometteuse semble avoir un bel avenir dans l’île où ces dernières années se développe un esprit d’entreprenariat.
Les inconvénients de la production
Seul ombre sur le tableau, Mzokiramtevye Prosper regrette que les cargaisons de provende animale nécessaire pour l’alimentation des poules arrivent régulièrement en retard. Des fois, c’est même de la provende inutilisable qui arrive à Mwali car la commande qui est faite depuis l’ile Maurice peut prendre deux mois avant d’arriver aux Comores. Après une année 2018/2019 prospère, l’année 2019/2020, ne s’annonce pas sous des meilleurs auspices. Une crise s’est subitement installée dans la filière de l’élevage des poules à cause d’une maladie qui attaquait et tuait les vaches et d’autres animaux aux Comores. Le ministère de la production avait interdit l’importation de provende animale au pays. Et naturellement, les œufs et les poules se faisaient rares à Mohéli. Ceci dit, actuellement, la production avicole a repris son cours au centre de la production de Mohéli permettant ainsi d’espérer un futur prometteur dans la filière.
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