Dimanche 9juin 2019, c’était aussi la onzième manifestation en Rhône-Alpes. Après le mois sacré de ramadan, les Comoriens ont repris les manifestations contre le régime d’Azali à l’heure habituelle. 16 heures précises. Les Comoriens de Rhône-Alpesse sont retrouvés à la place Bellecour, à Lyon, sous une pluie incessante. La détermination était présente. Saïd Yassine Saïd Ahmed
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Comme à Paris, Marseille, Nice, ou à l’île de la Réunion, ils étaient nombreux. Des slogans, des discours, des chants accompagnaient les discours. Les manifestants brandissaient des pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Azali nalawe », « Azali dégage », « Azali dehors », « Azali n’est pas mon président »,« Justice pour Idi Boina, pour Sambi, pour Gazon, pour Fayçal,Moutu et les autres » et« Non à la tyrannie aux Comores ».
« Une détermination »
Convaincus qu’ils sont sur le droit chemin, les manifestants s’indignent contre le système du pouvoir en place aux Comores, désigné par les différents orateurs comme liberticide avec son lot d’incarcérations illégales etd’arrestations arbitraires. Le principal visé était le chef de l’État, Azali Assoumani. Selon les organisateurs de ces manifestations, l’idée d’arrêter le mouvement est loin d’eux. Dans la vision globale des manifestants, leurs cortèges et rassemblements sont la voie des sans voix, l’expression des opprimés qui sont les prochesdemeurés au pays et ne pouvant s’exprimer.
À Lyon, comme ailleurs, la manifestation du dimanche 9 juin 2019a rassemblé des couchesdifférentes de la population. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes. Ils portent tous l’espoir de voir un changement dans leur pays d’origine, les Comores. Ils attendent les signes de la chute d’un pouvoir qu’ils jugent despotique.
On pouvait tout de même entendre certains manifestants affirmer : « Même si nous sommes assidus, même si nous adoptons ce plan de manifestations tous les dimanches et que nous savons très bien que nos manifestations dérangent le pouvoir, mais il nous faudra élaborer un autre plan en parallèle ». Comme si les manifestations ne suffisaient pas et qu’il fallait renforcer la lutte par d’autres moyens dont la plupart ignorent encore.
Au sujet des cercueils dans les manifestations, sujet qui a fait couler de l’encre et de la salive ces dernières semaines, quelques manifestants disaient n’avoir pas compris pourquoi et comment, les autorités et tous les soutiens du pouvoir étaient effrayés par des faux cercueils vides, alors qu’ils ont fermé et les yeux et les bouches quand les vrais cercueils, avec à l’intérieur des jeunes, victimes du régime qu’ils adulaient,passaient devant eux.
« A une diaspora, une indifférence »
À Lyon, une faction de laDiaspora positive est apparue ces jours-ci pour soutenir le pouvoiren place aux Comores. Les manifestants de Lyon, comme ceux des autres lieux, ne lui donnent aucune importance. Tous étant conscients du but et de la fin de cette organisation.
Le mouvement de Lyon Rhône-Alpes Auvergne contre la dictature et pour un État de droit aux Comores est composé de plusieurs entités parmi lesquelles le mouvement des citoyens, Free Agwa-Oubeidillah, Collectif pour le soutien deRadio Facebook FM, Collectif Justice pour Hamada Gazon, Comité de soutien des prisonniers politiques, Défenseurs d’Idi Boina, Comité Sambi libre… Chacun a une raison particulière de manifester contre le régime en place à Moroni. Toutes ces organisations adhèrent aux démarches du Conseil National de Transitionavec la volonté de le soutenir dans sa lutte contre le système de gouvernance du colonel Azali et de ses hommes.
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