Les Comores réactivent sa coopération avec la Russie, une puissance en voie d’installer son influence sur l’Afrique. C’est la diplomatie économique qui semble intéresser la partie comorienne. Par TM
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Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale Mohamed El-Amine Souef et le vice-ministre des Affaires Étrangères de la fédération de Russie Mikhail Bogtanov, se sont réunis hier 11 mars à Moroni, pour la «relance de la coopération bilatérale d’intérêts communs» entre les deux pays et pour des échanges portant sur les questions internationales. Après une entrevue précédée par une rencontre avec le chef de l’État, en congé, Azali Assoumani dans sa résidence, les deux ministres ont tenu une conférence de presse conjointe pour éclairer davantage l’opinion sur cette coopération qui prend du poil de la bête.
Exposant en premier, Mohamed El-Amine Souef a livré les points sur lesquels étaient construits les échanges. Il a cité entre autres une coopération de haut niveau, souveraineté des deux pays, système bancaire, et éducation. « La Russie a formé plus de 300 cadres comoriens qui occupent des places de choix dans notre société», devait complimenter le ministre. Soit dit en passant, le secrétaire général de la commission de l’océan indien est parmi les figures de proue de la politique nationale qui occupe des hautes fonctions. Lui-même, El-Amine Souef, est russophone et visiblement russophile ainsi qu’une poignée de cadres de son ministère.
Concernant la souveraineté ou indépendance totale des deux pays qui est parmi les points saillants de la visite, rappelons qu’en novembre dernier le ministre russe des affaires étrangères avait critiqué avec véhémence la France pour son occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte. «Malgré de nombreuses résolutions adoptées par l’Assemblée Générale (de l’ONU) sur cette question, la France continue à détenir Mayotte d’une façon illégitime», avait affirmé le chef de la diplomatie russe, lors d’une conférence de presse conjointe à Moscou avec son homologue comorien, Souef Mohamed El Amine.
A Moroni, son numéro deux affirme que la position de la Russie vis-à-vis de cette question reste inchangée. Pour marquer son intérêt porté sur l’Afrique, la Russie organise en fin de l’année un forum Russe-Afrique. L’État comorien y est sans doute convié par le président russe Vladimir Poutine et celui de l’Union Africaine Adel Fattah al-Sissi. Dans le cadre ce premier rendez-vous de la nouvelle diplomatie russe, des forums parlementaire et économique seront également tenus à Moscou. L’occasion, à entendre Amine Souef, d’attirer des investisseurs russes au chevet du tourisme dans les îles de la lune.
Le sujet des élections anticipées s’est invité à la rencontre avec la presse. La Russie montre sa disponibilité à envoyer des observateurs pour un processus « inclusif, transparent et démocratique». Un jolie pied de nez quand on sait que ces critères sont loin d’être le point fort de la Russie de Poutine. N’en déplaise, le communiqué commun à l’issu de cette visite affirme que les deux pays «partagent les mêmes valeurs concernant la liberté, la démocratie, les droits de l’Homme et le respect de l’État de droit ».
On comprend maintenant pourquoi chez nous l’emprisonnement de journalistes pour délit d’opinion n’émeut pas l’exécutif.
Pour finir, le vice-ministre russe des affaires étrangères a tenu à condamner la tentative d’assassinat du chef de l’État Azali Assoumani, jeudi 7 mars à Anjouan. «Cet acte est à déplorer car il pourrait bouleverser la stabilité politique du pays», devait réagir le diplomate. Son homologue comorien, chevronné des Nations Unies dans le maintien de la paix en Afrique, affirme que le mode opératoire de la tentative d’assassinat serait considéré dans d’autres cieux comme «un acte terroriste». Les Comores comptent dans les délais les meilleurs envoyer un ambassadeur résident auprès des autorités russes, le temps de voir les voies et moyens d’envoyer une mission permanente.
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