Mahamoud Salim revendique le droit de nommer un directeur régional de l’office des examens et concours à Ngazidja. Une décision motivée par les nombreuses triches que l’île a connues. Le commissariat continue à la rejeter, soutenant que l’article 103 cité n’a jamais mentionné l’organisation des examens. Mais le ministre campe sur sa position. Kabir s’installera à l’Onec, à Imou chanfiou
Le Ministre de l’éducation nationale persiste et signe. Il l’a le droit, la constitution le lui permettrait de nommer un directeur régional des examens. Si le commissariat à l’éducation rejette la décision prise, le juge d’«anticonstitutionnelle» et affirme que «la direction régionale n’existe pas», pour Mahamoud Salim, ce «n’est qu’une question de syntaxe, et de formulation».
Le ministre justifie la décision de changer le directeur de l’office des examens et concours par les nombreuses triches qu’il y’a eues aux examens nationaux de fin d’année. Selon lui, un laxisme a été constaté au niveau de Ngazidja. Ce qui veut dire que l’oec de l’île a échoué. «Les responsables sanctionnés dans les examens nationaux, la plus part sont de la grande-comore. C’est un constat, cela veut simplement dire qu’il y’a un problème. Kabir, je ne le connais pas. Je ne suis pas ami avec. Mais seulement, on me l’a recommandé. Et on m’a conseillé que c’est l’homme qu’il nous faut pour changer la donne». Et de rajouter, «les commissariats peuvent refuser, s’ils le veulent. Ils peuvent garder leurs locaux. Mais dès aujourd’hui, et le ramassage des dossiers et la certification se feront au niveau de l’office nationale des examens et concours Onec. Le Directeur nouvellement nommé aura son bureau ici».
Une histoire de constitution et d’interprétation
Et le Ministre de l’Éducation, Mahamoud Salim et le commissaire à l’Éducation, Maoulida Houssein voire même l’exécutif de Ngazidja, chacun rejette la faute sur l’autre. Chacun va pour son interprétation de la nouvelle constitution.
Le commissariat a utilisé l’article 103, de la nouvelle constitution, pour contester la décision prise par l’autorité nationale.
De sa part, Mahamoud Salim s’est servi du même article pour prouver que la constitution lui donne le droit de prendre cette décision.
Mais que contient le fameux article 103?
«En concertation avec l’Union, l’île agit, dans les matières citées ci-après: l’administration des collectivités locales, la gestion des établissements d’enseignements et des personnels, préscolaires, primaires et secondaires; la formation professionnelle locale de base; les allocations et bourses d’études; la construction, l’équipement et l’entretien ainsi que la gestion des établissements et du personnel de santé de base.»
Pour le Ministre de l’Éducation Nationale, en aucun cas, l’office des examens et concours n’est pas un établissement, ni une allocation, ou encore une bourse d’études. Donc «la constitution me le permet» affirme-t-il.
Selon Mahamoud Salim, la fonction publique de Ngazidja a «menacé les chefs d’établissements publics de ne pas payer leurs salaires s’ils ne ramassent pas les dossiers des élèves au Commissariat à l’Éducation».
Selon Nizar, directeur de l’oec, une réunion extraordinaire a eu lieu, hier jeudi 20 décembre entre le commissaire et les directeurs des établissements publics. À la suite de quoi, les «Directeurs ont décidé de ramasser les dossiers de leurs élèves au commissariat à l’éducation». Quant à lui, qui occupait, occupe la direction de l’oec, attend toujours une «signification de la part du gouverneur Hassani Hamadi, pour quitter son poste». Toutefois, si Mahamoud Salim a nommé le responsable de l’office d’examens et concours d’Anjouan, c’est par ce que explique Nizar, «à ce moment là, il n’y avait pas de gouverneur».
Va-t-on pour l’énième fois, assister à un bras de fer entre l’île et l’Union dans le domaine de l’éducation? A quelques mois des élections, la guerre des postes est-elle ouverte?
Par Hayatte Abdou