Un « malentendu » est à l’origine du blocage des cours des classes de seconde dans les lycées publics de Ngazidja. Deux semaines après la rentrée scolaire, les élèves de seconde patientent encore. Les listes des transfères ne sont toujours pas transmises aux lycées. Entre le Ministère de l’Education Nationale et le Commissariat à l’éducation, le manque de communication est flagrant.
L’année scolaire 2018-2019 a commencé de drôle de manière à la grande comore. En effet jusqu’aujourd’hui, les élèves de seconde des lycées publics n’ont toujours pas effectué leur rentrée, après pratiquement deux semaines de cours pour le reste des lycéens. La faute, les listes des élèves qui normalement devraient être transférées n’ont pas été établies. Autrement dit, les nouveaux lycéens, débarquant des collèges sont inconnus des proviseurs. Ce qui signifie aussi, que les autorités compétentes ne connaissent toujours pas le nombre d’élèves admis dans les lycées publics.
Un malentendu
C’est un « malentendu », qui a bloqué les classes de seconde des lycées publics, selon le Directeur du cabinet du Ministre de l’éducation nationale, Nourdine Salim. « Dès sa prise de fonction, le Ministre de l’éducation Nationale et de l’enseignement supérieur, Mahamoud Salim a décidé avec le commissariat à l’éducation et l’inspection générale de réorienter les lycées. D’abord toutes les secondes devront être générales. Mais la mesure n’a pas pu être appliquée cette année. Pour le ministre, les chefs d’établissement, les élèves et les parents devraient être sensibilisés pour cela d’abord. Je pense qu’il y’a eu un malentendu au niveau du commissariat. Il attend l’arrêté qui mettra en application cette réorientation » explique-t-il.
Cependant, aucune explication de ce genre n’a été fournie par le commissariat à l’éducation. Comme si ce dernier ignorait totalement les intentions du ministre de l’éducation.
D’abord, c’est une direction du secondaire désert de son Directeur et de son chef des ressources humaines, respectivement Siassa Youssouf et Papa Mougni. Selon le secrétariat «ils étaient présents mais sont partis travailler sur le terrain», sans pour autant préciser où exactement. Pourtant c’est toute une autre histoire qu’on nous raconte au bureau du secrétaire général du commissariat à l’éducation. Le Directeur de l’enseignement secondaire responsable des dossiers des transfères a « eu un accident de voiture depuis samedi dernier. C’est pour cela qu’il n’est pas présent, et c’est pour cela aussi que les listes des transfères ne sont toujours pas affichées. Mais nous travaillons» déclare le secrétaire général Ibrahim Sidi. Et la responsable des ressources humaines de rajouter, «les établissements publics étaient en grève, le remplissage des bulletins et les rapports mettent beaucoup du temps à être envoyés. Les secondes devront attendre un peu».
Incompréhension
C’est une cacophonie totale. La communication est quasi-inexistante entre les deux institutions chargées de l’éducation aux Comores. Comment se fait-il qu’entre le commissariat à l’éducation et le Ministère de l’éducation nationale, les explications sur les causes de ce retard soient totalement différentes ? Comment est-ce possible que le Ministère évoque des raisons de pédagogie qu’apparement le commissariat ignorent?
Sont des chefs d’établissements et des élèves dans l’attente de transfères de dossiers, alors que dans les administrations compétentes, l’urgence ne se fait pas sentir. Ce cas reflète peut-être le mode de gestion de ces institutions et expliquent en partie les résultats obtenus en fin d’année scolaire.
Par Hayatte Abdou