À quelques jours de l’Aïd-el-filtre, les familles sont dans les marchés à la recherche d’habits, d’accessoires pour décorer la maison ou d’ingrédients pour les gâteaux de l’aïd, mais, inflation oblige, les activités commerciales se font de manière timide.
Par Naenmati Ibrahim
La fête de l’Aïd-el-fitre approche à grands pas en cette fin du mois de ramadan. Les quelques jours restants avant la rupture du mois du jeûne sont l’occasion pour les familles d’acheter de nouvelles choses pour embellir les maisons. Certains en profitent pour les repeindre.
Mais, cette année l’ambiance festive des derniers jours du ramadan ne ressemble pas à celles des années précédentes. Et pourtant, il y a les soldes à Bazmini (lire : https://masiwa-comores.com/economie/bazimini-la-dubai-danjouan/). La ville de Bazmini qui est le centre commercial de l’île d’Anjouan n’est plus aussi bondée de monde qu’autrefois. Même Mutsamudu, le chef-lieu de l’île n’attire pas les foules cette année.
L’Aïd-el-fitre, l’occasion pour les jeunes filles de faire du shopping
C’est durant cette période que les jeunes filles dans toute l’île profitent pour faire du shopping. Cette activité très répandue en occident se pratique en cette période pour beaucoup de jeunes anjouanaises, car en ce mois béni de ramadan beaucoup d’entre elles reçoivent de l’argent de leurs proches au pays ou dans la diaspora pour avoir aidé à faire la cuisine pour l’iftar durant les 29 ou 30 jours du mois du jeûne. C’est aussi le mois idéal pour partager afin de faire plaisir aux siens.
Les jeunes filles profitent pour aller en groupe dans les grandes villes pour faire le tour des magasins et des différents marchés. Même celles qui ne sortent jamais en villes sont portées par l’ambiance du shopping dans cette période.
Ambiance conviviale malgré la cherté de la vie.
Les parents se précipitent également dans les magasins pour acheter de beaux vêtements et de belles chaussures pour leurs enfants parce que durant l’Aïd-el-fitre on ne porte pas de fripes. On choisit plutôt des vêtements neufs pour cette journée spéciale et tant attendue. Cependant, ces derniers temps, des parents se retrouvent dans l’obligation d’acheter des fripes à cause du manque de moyens financiers et parce qu’ils ont une famille nombreuse. Habiller plusieurs enfants lorsqu’on n’a pas vraiment de travail, c’est un casse-tête. Et même si on a un travail, avec le salaire du fonctionnaire comorien, ce n’est pas évident. Donc il est simple de faire des économies en allant acheter dans les friperies. Cela fait la joie des vendeurs de fripes parce qu’ils font de bonnes affaires cette année.
Les parents font aussi le tour des différents magasins pour y chercher des rideaux, des draps, diverses décorations (les pots de fleurs en plastique, les tapis, les miroirs) afin d’embellir l’intérieur des maisons.
Sur les marchés, tout est cher, mais elles n’ont pas le choix : elles achètent. La fête de la fin du ramadan est très importante, car le jeûne pendant la journée et pendant 29 ou 30 jours est une expérience très difficile, mais obligatoire pour tous les musulmans. Cette relation intime et spirituelle entre le croyant et son seigneur est l’occasion de mesurer sa foi. À la fin du ramadan, le musulman est soulagé et c’est pour se récompenser soi-même en attendant les récompenses de Dieu qu’il se fait plaisir et fait aussi plaisir à ses proches. On peut voir et ressentir la joie dans les rues et les magasins parce que femmes, hommes et jeunes de tous les âges et de tous les endroits se croisent, chacun à la recherche d’un beau vêtement, d’une paire de chaussures ou d’un accessoire qui fera son bonheur le jour l’Aïd.
Les pâtisseries pour le plaisir des petits et des grands
Pour ces derniers jours du mois béni du ramadan, l’esprit des femmes et des mamans n’est plus à penser à ce qu’elles peuvent cuisiner pour l’iftar, mais plutôt au plat à cuisiner et au gâteau à préparer pour le jour de la fête de l’Aïd. Ce jour-là, les mamans et les épouses veulent montrer leur talent en cuisine.
Durant les quelques jours restants du mois du ramadan, en plus des habits et des accessoires, les femmes sont aussi à la recherche d’ingrédients (farine, œufs, lait, les différentes levures, sucre-vanille…) pour faire de bonnes pâtisseries. Souvent, les retardataires qui n’ont pas pu acheter très tôt leurs ingrédients se retrouvent sans gâteaux pour la fête.