La corruption, l’illégalité, l’irrégularité, les trucages, coup d’État constitutionnel et politique, vols et mascarades électorales sont tous les points forts d’Azali Assoumani. Nous ne cesserons de marteler combien lui et ses collaborateurs asphyxient totalement les valeurs universelles aux Comores. Ils se croient tous malins.
Par Abdourahim Bacari
Ils se croient capables de jouer un sale tour à tout le monde. Aux Comoriens d’abord, puis aux pays amis et institutions internationales.
Ils font des lois qu’ils sont sûrs de ne jamais respecter. Le 8 mars 2023, Azali Assoumani signe le décret N°23-027/PR portant promulgation de la loi N°22-017/AU du 27 décembre 2022 relative au Code électoral. Un Code électoral promulgué pour justement, faire croire aux Comoriens et aux partenaires des Comores que contrairement aux mascarades électorales connues en mars 2019, cette fois-ci en 2024, la transparence et la démocratie vont triompher, car les Comoriens vont choisir librement leur président et les gouverneurs des trois îles respectives.
Mais sans surprise, les Comoriens ont constaté une énième fois que le trucage des votes fait partie de l’ADN qui font d’Azali Assoumani un homme politique malhonnête. Il n’a respecté aucun article du Code électoral qu’il a lui-même signé. Sachant qu’il est clairement impopulaire, il a fait le choix de violer tous les articles de celui-ci pour être sûr qu’il garderait le pouvoir.
Azali Assoumani a refusé de prendre congé de son poste de président de l’Union des Comores. Pire encore, il a eu des juristes pour défendre l’indéfendable, c’est-à-dire son refus de démissionner. Pourtant, le décret du Code électoral qu’il a signé est très clair sur cette question.
Article 199 : Du congé des candidats de leur poste public électif ou nominatif.
Les candidats aux élections doivent prendre congé de leur poste public électif ou nominatif dès publication de la liste définitive des candidats ou des listes de candidats sous peine de disqualification.
Au terme de l’élection, les candidats non élus sont réintégrés d’office et, au besoin, en surnombre dans leurs administrations respectives.
Azali Assoumani et son gouvernement ont refusé toutes proposition et méthode démocratiques pour plus de transparence lors des dernières élections. Ils ont refusé les accréditations nécessaires à l’observatoire des élections, pourtant il est prévu par le code électoral dans l’article 109 :
Article 109 : De la présentation de la demande d’accréditation
Les demandes d’accréditation des observateurs des élections sont adressées au Président de la CENI dans les quinze jours avant le scrutin.
Toutefois, les demandes émanant des organisations non-gouvernementales étrangères doivent être présentées à la CENI par leurs représentants légaux.
En plus de cela, Azali Assoumani, candidat à la présidentielle, et les membres de son gouvernement et parti CRC ont utilisé les biens et moyens de l’État sans qu’ils soient contraints par la justice et pourtant une interdiction d’utiliser ceux-ci est prévue dans l’article 195.
Les Comoriens et observateurs ont pu constater que les employés et fonctionnaires des sociétés d’État mettaient les tee-shirts et casquettes avec le logo du CRC dessus pour se rendre au travail. Ils montaient dans les voitures de fonction et carburaient avec l’argent du contribuable comorien pour aller dans les meetings. Les fonctionnaires et agents publics ont été contraints de quitter leurs bureaux pendant les horaires de travail pour faire la campagne d’Azali Assoumani sous peine d’être licenciés, alors que dans l’article 196 on peut lire :
Article 196 : Des interdictions aux agents publics pendant la campagne électorale.
Il est interdit à tout agent public pendant es heures de service, sous peine des sanctions prévues par la présente loi, de distribuer des bulletins, circulaires ou autres documents de propagande, de porter ou d’arborer des emblèmes ou des signes distinctifs de candidats et, plus généralement, de participer à une campagne électorale de façon partisane. Il est également interdit d’utiliser les biens de l’Etat, tels que des véhicules, téléphones et bâtiments publics à des fins de campagne électorale.
Ils violaient ainsi également l’article 198.
Azali Assoumani a licencié deux directeurs généraux des plus grandes sociétés d’État notamment, SAID ALI Chaihane et OMAR Mgomri qui ont manifesté leurs désaccords face à ses pratiques dictatoriales. Il a également suspendu la présidente de sa Cour Suprême, Harmia Ahmed Kassim pour la remplacer par un autre. Que des violations pour s’éterniser illégalement au pouvoir.
Il est sans aucun doute que les scrutins du 14 janvier 2024 étaient biaisés. Rien n’a été respecté. Le Code électoral a ét mis de côté en faveur des tripatouillages préalablement mis en place par le régime. La durée du scrutin n’a pas été respectée comme le prévoit l’article 210.
Beaucoup de bureaux, surtout des régions où Azali Assoumani se savait grand perdant, ont été ouverts tardivement et fermés plut tôt que prévu. Beaucoup de bureaux ont ouvert vers 10 heures du matin et fermés vers 13 heures. Ce sont des agents des forces de l’ordre qui débarquaient dans les bureaux de vote pour s’accaparer des urnes en contraignant les électeurs qui n’ont pas pu voter.
Nous ne finirons jamais cet article si nous voulons parler de toutes les irrégularités constatées de façon visible lors des derniers scrutins. Me Gérard Youssouf, un homme honnête, un juriste exemplaire, respectueux de la déontologie, a eu le courage de dénoncer toutes les irrégularités enregistrées et les fraudes électorales organisées par le gouvernement et exécutées à la lettre par la CENI.
Avec la collaboration de la Gendarmerie et de la Police nationale qui contraignaient les assesseurs des autres candidats à quitter les bureaux ou procédaient à leur arrestation arbitraire, notamment en présence du ministre de l’Intérieur Fakri Mahmoud Mradabi. Des membres de la CRC et du gouvernement ont procédé visiblement aux bourrages d’urnes pour le compte d’Azali Assoumani.
Le régime en place a envoyé un message éhonté au monde entier qu’il peut se passer des valeurs universelles et de celles et ceux qui les défendent vigoureusement pour garder le pouvoir illégalement sans qu’il soit contraint par qui que ce soit.