L’Alliance de la Mouvance Présidentielle (l’AMP) a tenu son premier meeting au stade de Missiri, à Mutsamudu mardi 19 décembre. Il y avait foule puisqu’il s’agit du meeting du candidat/président Azali Assoumani, ce qui donne un avantage sur les autres candidats.
Par Naenmati Ibrahim
Les partisans et les sympathisants des différents partis qui forment l’AMP sont venus remplir le stade de Missiri pour ce premier meeting de l’ouverture de campagne du candidat Azali Assoumani. Toutefois, malgré l’afflux de ces femmes et hommes issus des différentes localités de l’île d’Anjouan pour soutenir leur président/candidat ainsi que leur candidat à l’élection du gouverneur, Dr Zaïdou Youssouf, il y avait tout de même des chaises vides dans la salle. Même si pour certains commentateurs, la double présidence d’Azali Assoumani est synonyme de force et fait donc de lui un candidat redoutable. Mais, cela n’est pas l’avis de l’opposition qui croit fermement que le candidat Azali Assoumani n’est pas si redoutable que cela et qu’il suffirait qu’il y ait une élection libre et transparente pour le battre. Pour les membres CRC et leurs alliés de l’AMP, ils sont imbattables puisqu’ils ont tous les atouts pour gagner ces élections. Durant ce premier meeting, ils ont démontré leur force et leur efficacité en désignant leurs opposants comme étant des « inconnus » et en les traitant d’« arrivistes » et d’« assoiffés » de pouvoir.
Comme le meeting avait lieu à Mutsamudu, c’est le mutsamudien Mahmoud Salim Hafi, un ancien ministre, un fidèle et loyal serviteur du régime d’Azali, un membre actif de la CRC, mais qu’on n’avait pas revu depuis sa sortie du gouvernement, qui faisait office d’animateur.
Un meeting pour deux candidats.
Il ne s’agissait pas seulement du meeting du candidat Azali, c’était aussi celui du candidat Zaïdou Youssouf qui est le candidat de l’AMP pour le poste de gouverneur à Anjouan. Même si les photos du docteur Zaidou ne remplissaient pas les lieux, contrairement à celles du candidat Azali. Mais comme le veut le système actuel, le président de l’Union des Comores doit être le centre d’intérêt.
Durant sa prise de parole, le docteur Zaïdou Youssouf a profité de cette occasion pour confirmer que son amitié avec le président Azali est une amitié de longue date. Il a aussi profité pour faire des éloges à son ami en montrant qu’une relation saine et harmonieuse est possible entre le président de l’Union et les gouverneurs des îles. Sans doute pour montrer que si la relation avec le gouverneur sortant, Anissi Chamssidine, n’était pas bonne, c’était la faute de ce dernier.
Azali Assoumani, « l’espoir de la jeunesse comorienne ».
Sur scène un jeune homme a déroulé les éloges à l’égard de son candidat en affirmant que c’est grâce Azali Assoumani s’il y a une université aux Comores, mais encore, c’est grâce à lui qu’il y a un réseau téléphonique et ce n’est pas tout : c’est à grâce à Azali si l’équipe de football des Comores, les Cœlacanthes, s’est qualifiée. Il a aussi montré sa reconnaissance envers le président en montrant qu’il faut savoir reconnaître le bien qu’on te fait. Il a manifesté une telle assurance dans ses paroles en envoyant ses mots d’encouragement à son leader « lala usihuwe be usiregeya tsena » qui signifie dort bien parce ce que c’est encore toi qui va gagner.
Une jeune femme, originaire de Mohéli, qui étudie sur site universitaire de Patsy a remercié le candidat pour avoir construit une Université aux Comores. Selon elle, l’Université des Comores a permis aux familles qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger de faire aussi des études supérieures, ce qui est vraiment un grand soulagement pour les parents.
Certes ! Pour cette élection, le slogan « un jeune = un emploi » n’est plus employé. La tendance au sein de la mouvance présidentielle est de dire qu’ils vont plutôt aider la jeunesse à créer des projets qui seront ensuite financés. Azali Assoumani a profité de sa prise de parole pour rappeler l’importance de l’agriculture et de la pêche.
Ils disent ne pas être des assoiffés du pouvoir, mais ne veulent pas quitter le pouvoir.
À chaque prise de parole durant ce meeting pour convaincre et rassurer ceux qui étaient au stade de Missiri , il y avait ces mots qui revenaient « assoiffés de pouvoir » pour qualifier l’opposition, mais aussi le « 14 janvier tout sera fini ».
Le candidat Zaidou l’a dit , un jeune homme l’a répété et Houmed Msaidié, le Direteur de campagne du président sortant l’a redit et a été clair : ils vont faire un « gwadzima », ce qui signifie qu’il n’y aura pas deux tours . Si on se rappelle bien, lors des dernières élections présidentielles en 2019, c’est le même refrain que tenait Houmed Msaidie. Et la mouvance présidentielle avait tenu parole puisqu’Azali Assoumani avait été élu dès le premier tour avec 59% des suffrages. Fidèle à lui-même, le porte-parole du gouvernement, nommé Directeur de campagne n’a pas mâché ses mots durant ce meeting. C’est lui qui a montré que les opposants ne sont que des assoiffés de pouvoir, contrairement à leur candidat Azali Assoumani qui était resté dix ans dans l’opposition sans se plaindre. Pour Houmed Msaidié, son chef est le seul qui mérite de diriger notre pays parce qu’il a travaillé dur pour son pays. En l’écoutant, on finissait par croire que son chef était l’architecte et l’ingénieur de la construction de notre pays. Pour Houmed Msaidie, s’il y a la paix et la stabilité dans le pays, les Comoriens les doivent à Azali Assoumani. Pour lui les autres candidats n’ont pas travaillé et n’ont aucun mérite.
Lorsque le candidat Azali Assoumani a pris la parole, il n’a pas été long parce que ses fidèles compagnons et serviteurs avaient déjà tout dit. Il a néanmoins rappelé une chose, ses mots préférés lorsqu’il veut s’imposer : « Azali a hi rongowa yeufanya » (« quand Azali dit , il fait »).