Pour un boycott positif
La campagne a ouvert il y a quelques jours maintenant, et nous sommes officiellement entrés dans une période de liberté d’expression politique, de réunions politiques publiques et de manifestations publiques.
Par Fahmy Thabit
Ainsi des candidats de l’opposition ont accepté d’aller aux élections en toute connaissance de cause, en sachant pertinemment que le processus en lui-même est cadenassé, mais estiment qu’il faut quand même livrer bataille selon les moyens disponibles en essayant de peser pour avoir des élections libres et transparentes autant que faire se peut.
Néanmoins une partie de l’opposition a décidé de ne pas participer à ces élections, qu’ils estiment (à juste titre) comme déjà pliées.
Pour ma part, j’estime que cette année il faut aller massivement aux urnes et SURTOUT, sécuriser massivement et collectivement nos voix. Cela est un combat qui vaut la peine d’être mené, car la démocratie nécessite de se battre pour elle. On ne peut pas le faire par les armes, et la voie ne peut être que par les urnes.
Nous sommes, en tant que citoyens, en droit de demander et d’obtenir que chaque bulletin soit comptabilisé au candidat à qui il est destiné.
Nous voulons que celui qui a voté pour Azali, son bulletin soit comptabilisé pour Azali, celui qui a voté pour Mouigni, son bulletin soit comptabilisé pour Mouigni…
Aujourd’hui, le combat, c’est de faire en sorte d’avoir des élections libres et transparentes, ce n’est pas le combat des candidats seuls, mais de tous les citoyens épris de liberté et profondément démocrates. C’est un combat collectif et même national et patriotique.
J’aimerais donc inviter ceux qui ont décidé de ne pas participer aux élections, d’opter pour « un boycott positif”, boycott, car ils dénoncent un processus vicié et ne s’y présentent pas, mais positif, car ils pourraient aider à la sécurisation et à la transparence des élections pour que les voix de ceux qui ont décidé d’y aller soient bien comptabilisées.
Le mieux serait bien sûr de participer en masse.
Nos bulletins sont nos voix, c’est ce qui montre que nous sommes Comoriens et fait de nous des citoyens démocrates, et nous veillerons collectivement pour qu’elles soient comptabilisées.
Aujourd’hui, c’est tout ce qui nous reste encore et qu’ils veulent nous enlever en nous dégoûtant d’y aller, car de toute façon « Gwa ndzima ».