Ils étaient douze au départ, il n’en reste plus que neuf candidats autorisés à participer à l’élection du Gouverneur d’Anjouan.
Par Naenmati Ibrahim
Trois candidats ont vu leurs dossiers rejetés par la CENI, chacun sur la base d’un motif divers. Ils ont tous demandé l’annulation de la décision de la CENI par la Chambre électorale de la Cour Suprême.
Neuf candidats à Anjouan pour le siège de gouverneur
L’un est trop jeune pour être éligible au poste de gouverneur, il s’agit de Anrithi Assane Moussa, originaire de Koni. Il n’a que 32 ans, au lieu des 35 ans requis. Il représentait le parti HURY. La Cour Suprême a confirmé la décision de la CENI.
Pour les deux autres, il manquait des pièces pour compléter leurs dossiers. En ce qui concerne l’ancien directeur général des Aéroports des Comores Yasser Ali Assoumani, sorti récemment de prison pour l’Affaire de lingots d’or saisis par les douaniers au moment où il était à la tête de l’institution. Il avait pourtant écopé de 7 ans de prison. La CENI avait rejeté son dossier pour « défaut d’Extrait d’acte de naissance du jugement supplétif ». Mais, la Cour Suprême l’a miraculeusement retrouvé dans son dossier et a donc rattrapé ce proche du chef de l’état qui a récemment bénéficié d’une libération anticipée.
Pour le cas de Djanffar BACO originaire de Dindri, la CENI a constaté un problème de caution. Ce journaliste de la RTN, Radio et Télévision de Ndzuani est un proche du gouverneur Anissi Chamssidini puisqu’il est membre du gouvernorat.
Son cas n’avait pas été soulevé par la CENI, mais la Cour Suprême a décidé d’éliminer la candidature de Mohamed Soilihy, candidat du parti Juwa, qui a été condamné par la Cour de Sûreté de l’État à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, le 3 mars 2022. Le code électoral rend inéligible toute personne condamnée à plus de deux ans de prison. Mais, le parti Juwa avait prévu un deuxième candidat au cas où, en la personne d’Issiaka Assane.
Absence du Gouverneur sortant
Qui, parmi ces neuf candidats, succédera à Anissi Chamsidini, le gouverneur sortant qui n’a pas souhaité se représenter ? Tous les candidats sont quasi inconnus de la scène politique anjouanaise. Ils auront un mois de campagne pour se faire connaître des électeurs, et chacun pourra présenter son programme pour tenter de faire adhérer à ses idées les électeurs.
Du côté du pouvoir, la CRC a fait le choix du docteur Zaidou Youssouf, le mari de la ministre de la Santé. Il reste néanmoins un inconnu pour beaucoup d’électeurs, même s’il a l’avantage d’être le candidat de l’alliance de la mouvance présidentielle (AMP) et de la CRC. Un choix qui a surpris, même si ce médecin à l’hôpital de Hombo a déjà été le directeur de cabinet du gouverneur Anissi Chamsidine à partir de 2014.
Il est le reflet d’un paramètre nouveau apparu dans le théâtre politique qui se joue actuellement, notamment à Ngazidja et à Mwali. Il apparait que les candidats appuyés par Azali ne font pas l’unanimité au sein de son clan. On observe donc à Mwali la présence du gouverneur sortant Mohamed Fazul et son ancien colistier Abdallah Saïd Sarouma dans la course. À Ngazidja, deux autres candidats concurrençaient le candidat officiel, Mze Mohamed Ibrahim. L’un, Mohamed Soilihy s’est désisté peu avant les décisions de la Cour Suprême et l’autre Said Ali Chayhane, actuel directeur général de Comores Telecom et ancien ministre des Finances estime encore que la Cour Constitutionnelle l’a éliminé sur ordre.
À Anjouan, nous attendons de voir, quels représentants de l’AMP soutiendront la candidature officielle de la CRC sur le terrain.