Le jeune Fahad Moindze qui avait été atteint d’une balle à la tête, le 21 novembre, et qui avait été évacué en catastrophe en Tanzanie pour de soins d’urgence, n’est plus.
Par Hachim Mohamed
Le décès de Fahad Moindze tué par le tir délibéré d’un soldat de l’AND a provoqué de nombreuses critiques et notamment sur la culture d’impunité qui prévaut sur ce genre d’affaires et sur tant d’autres dans le pays et dont bénéficient en général les militaires. Y aura-t-il un jour un procès ? Rien n’est moins sûr.
Depuis des années les crimes s’accumulent, le gouvernement annonce l’ouverture d’une enquête et ensuite l’affaire est classée sans suite. Dans ce climat d’impunité, les responsables des assassinats ne sont pas inquiétés.
Un communiqué du gouvernement très critiqué
L’opinion publique est persuadée qu’encore une fois le militaire qui a tué le jeune Fahad Moindze ne sera pas réellement inquiété par la justice comme l’indiquent les autorités.
Le gouvernement a bien publié un communiqué le 29 novembre pour annoncer l’ouverture d’une enquête. Il a subi un tir groupé et ciblé de commentaires désobligeants dans les réseaux sociaux.
Les uns ont montré que la forme du document est douteuse : un document officiel d’un État souverain sans aucun sceau ou signature. D’autres ont dénoncé la présence des militaires dans un stade de football en faisant remarquer que la sécurité aurait dû être assurée par des agents non armés. Enfin, les Comoriens se sont élevés contre le « permis de tuer » qui est accordé à l’armée dont les membres ne sont jamais mis en cause après un meurtre.
Cette fois pour Fahad Moindze, la population semble refuser cette impunité. À l’approche des élections, elle exige le procès des responsables de cet assassinat.
Mettre fin à cette parodie de justice de classe
Il est à parier que dans cette affaire Fahad Moindze, comme dans tant d’autres avant lui, le gouvernement usera de tous les moyens en sa possession pour enterrer la procédure et tourner au plus vite la page. En attendant la prochaine victime.
Le tireur présumé serait en détention provisoire à la prison de Moroni. Il a été aperçu vendredi 30 novembre, quittant le bureau du juge d’instruction au Palais de Justice de Moroni, le visage camouflé. Il s’agit tout simplement d’une mise en scène grossière et d’une insulte à l’intelligence d’un pays qui cherche à mettre fin à cette parodie de justice, injuste et inique.