L’association Petit Z’Anges des Comores est née en février 2020. Elle a rapidement pris son envol puis sa vitesse de croisière. Elle est maintenant une association reconnue qui mène plusieurs actions de soutien aux enfants victimes de maltraitance et de violence. Derrière cette association dynamique, il y a une femme pleine de conviction et qui prend à cœur ce travail de bénévole qu’elle accomplit en dehors de ses heures d’activités professionnelles au sein d’une société publique.Propos recueillis par Mahmoud Ibrahime
Masiwa – Quels sont les objectifs de l’association Petits Anges ?
Hissani Msahazi Rassoul – L’association a pour objectifs, comme le stipulent ses statuts, de lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants, de mener un travail préventif et de sensibilisation auprès des populations, d’offrir une assistance juridique, psychologique et autres aux victimes et d’accompagner les parents des jeunes victimes.
L’association a également comme objectif de soutenir et de promouvoir les droits de l’enfant contenus dans la Convention internationale des droits de l’enfant et en même temps, de lutter contre toutes les formes de violence faites aux enfants.
Pour atteindre ses objectifs, l’association peut exercer des activités économiques au profit des bénéficiaires.
Masiwa – Pourquoi fallait-il créer une nouvelle association pour protéger les enfants ?
Hissani Msahazi Rassoul – Vu l’explosion dramatique des cas d’agressions sexuelles sur mineurs, tout sexe confondu et de viols recensés ces derniers temps, il s’est avéré urgent de créer une autre structure associative pour renforcer la lutte, en s’appuyant sur des professionnels (médecins, psychologues, juristes, anthropologues, etc.) contre ce fléau.
Ces professionnels doivent avant tout être adhérents à l’association, afin de mieux se sentir concernés au premier chef dans la lutte contre ce phénomène sous tous ses aspects et protéger ainsi les enfants.
Masiwa – Quelles sont les actions menées au quotidien par l’association ?
Hissani Msahazi Rassoul – L’association mène des campagnes de sensibilisation dans les villes et villages, auprès des familles, dans les médias et réseaux sociaux.
Elle propose une assistance juridique et un accompagnement psychologique des victimes.
Masiwa – Est-ce qu’on peut dire que les petites filles et les jeunes femmes sont plus touchées par la violence sexuelle ? Comment cela se voit-il ?
Hissani Msahazi Rassoul – Selon les données recueillies par les services d’écoute, la majorité des victimes de violences sexuelles sont des filles âgées de 11 à 17 ans.
Les bulletins trimestriels d’information de l’UNICEF ont montré que pendant l’année 2020, à chaque trimestre, les agressions sexuelles sur mineurs ont fortement augmenté. Au quotidien, et surtout au cours de l’année 2020, une agression sexuelle sur mineur (e) était recensée presque tous les trois jours.
Masiwa – Quel est votre rôle au sein de l’association ?
Hissani Msahazi Rassoul – En tant que Présidente, je représentante légalement l’association dans tous les actes de la vie civile, notamment en matière de justice. Je peux agir au nom de la structure et accomplir toutes les actions visant à remplir nos objectifs.
Je peux toutefois déléguer, de façon permanente ou ponctuelle, certains de mes pouvoirs à un mandataire de mon choix, membre du bureau.
Masiwa – Quel est l’acte de violence qui vous a touché en 2020 ?
Hissani Msahazi Rassoul – J’en ai vu des choses pendant l’année 2020, mais l’acte qui m’a le plus touché était le viol commis sur un bébé de 18 mois.
Masiwa – De quoi avez-vous besoin pour mieux lutter contre les violences faites aux enfants ?
Hissani Msahazi Rassoul – Comme toutes les associations pour mener à bien ses missions, l’association « Petit Z’Anges des Comores » a besoin de financements, notamment pour réaliser certains projets.
Nos membres actifs ont également besoin de formations, en particulier sur les moyens de sensibiliser les mineurs et leurs familles sur la question des violences sexuelles.
Masiwa – Est-ce que vous bénéficiez d’une aide ou d’un soutien du gouvernement ?
Hissani Msahazi Rassoul – L’association fonctionne avec un budget très restreint basé uniquement sur les cotisations provenant des adhésions de ses membres, ce qui constitue un frein énorme à la réalisation de nos projets.
Depuis sa création en février 2020, l’association n’a reçu aucune aide ni soutien du gouvernement.
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