Les 12 candidats continuent de manifester leur désapprobation du scrutin de dimanche. Ils comptent former un gouvernement d’union nationale et n’envisagent aucune négociation avec le gouvernement en place. Par Ali Mbaé
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”block” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Les 12 candidats qui s’opposent au régime actuel campe sur leur position. Ils ne reconnaissent pas ” la mascarade électorale” de dimanche dernier. Les bourrages des urnes, la non accréditation des assesseurs de certains candidats à des bureaux de vote, l’utilisation de procurations non signées et l’empêchement volontaire sont parmi les raisons majeures qui les ont incité à appeler le peuple à refuser catégoriquement et sans réserve les résultats de ces élections anticipées.
En conférence de presse à l’hôtel Golden Tulip, ces 12 candidats ont indiqué, ce qu’ils ont fait avant, pendant et après ce qu’ils considèrent comme une mascarade électorale. Aujourd’hui, ” il faut organiser des vraies élections transparentes et crédibles. Mais avant cela, ce gouvernement doit disparaître. Nous devons avoir un gouvernement d’union nationale. les “courou courou”- cour suprême et la Commission électorale nationale indépendante ne pourront plus se charger de ces prochaines élections qui doivent être organisées dans les plus brefs délais” a expliqué Soilihi Mohamed alias Campagnard, le porte-parole.
Pour ce qui est du combat contre “la dictature tyrannique” instaurée par Azali Assoumani, Campagnard avec ses collègues comptent sur le peule comorien pour renverser le gouvernement :” c’est un combat de tous les comoriens. Nous userons tous les moyens civils possibles pour faire dégager ce régime dictatorial et mettre fin à ce coup d’État électoral. Nous ne négocierons jamais avec ce gouvernement », prévient ce colonel, ancien chef d’État major.
Quant au candidat Fahmi Said Ibrahim, il a lancé un appel aux forces de l’ordre. L’armée comorienne doit suivre l’exemple de celle des pays démocratiques. ” Vous n’êtes pas l’armée d’une personne. Vous devez être une armée républicaine. Ne vous laissez pas manipuler. Vous êtes là pour défendre votre peuple, mais pas pour servir certaines personnes “.
Empêché d’aller accomplir son droit civique par les forces de l’ordre le jour du scrutin, Ibrahim Ali Mzimba explique les raisons pour lesquelles les candidats ont agit tardivement alors qu’ils étaient au courant des bourrages des urnes et des blocages des assesseurs :” 7h, j’ai reçu des messages venant de Mramani que la population est empêchée de se rendre dans les urnes. On a constaté après quelques temps que le phénomène était généralisé. Les caisses étaient pleines avant que les villageois votent. Donc on s’est donné le temps de vérifier. Après avoir reçu des informations complètes, nous nous sommes vus dans l’obligation d’intervenir pour arrêter ce coup d’État électoral” déclare ce candidat blessé lors de la manifestation de lundi et qui s’est présenté en salle avec un pansement au visage.
Le candidat soutenu par le principal parti de l’opposition Juwa, s’est vu priver des accréditations de ses assesseurs depuis samedi dans l’île d’Anjouan, considérée comme fief de sa formation politique . A travers une lettre destinée au président de la CENI, il l’avait saisie au sujet de cette situation. Un cri qui n’a pas eu de réponse. Un motif qui l’a poussé à fustiger la CENI : ” La CENI a été mise à l’écart par certaines autorités ” constate-t-il.
L’opposition se croit capable de faire face et même à faire tomber un régime qui ne recule devant rien. Est-elle capable de faire front contre un tel régime?
En attendant, la mouvance présidentielle déroule son agenda, et surtout semble ne rien craindre, pas même le peuple comorien.[/ihc-hide-content]