Le candidat du parti Juwa, Dr Salim Issa Abdallah est arrivé à Anjouan ce lundi 1er janvier 2024. Il a été accompagné par une foule de partisans jusqu’au stade Missiri où le parti d’Ahmed Sambi a tenu un meeting devant une salle comble.
Les partisans du parti Juwa sont venus accueillir leur candidat à l’aéroport de Ouani. Un cortège avec plusieurs bus l’a escorté en direction de Mutsamudu où devait avoir lieu le meeting. Mais, en arrivant au carrefour de Ouani, des militaires ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui, pour eux, troublait la circulation. En effet, à la veille de ce rassemblement du parti Juwa, un arrêté signé par le préfet du centre, Kamardine Mohamed, est sorti interdisant tout regroupement public sans autorisation durant cette période électorale. Pour les militaires, ils n’interdisent pas le cortège, mais ils ne veulent pas que ceux qui font le cortège marche à pied sur la route nationale. Malgré les gaz lacrymogènes, les jeunes partisans du parti Juwa se sont rendus au meeting en prenant d’autres chemins afin d’échapper au contrôle de l’AND.

Une montée de tension à Mirontsi.
A Mirontsi, à mi-chemin entre Ouani et Mutsamudu, dans la ville d’Aboudou Miroidi, le directeur général de l’Onicor, il y a eu une effervescence de la part des habitants de cette ville. À cause de ce qui s’est passé au carrefour d’Ouani, qui est le carrefour qui relie la route menant vers Mirontsi et Mutsamudu, l’atmosphère s’est échauffée. Les habitants de cette ville sont sortis nombreux pour regarder le cortège du candidat de Juwa . Certains ont profité pour montrer leur soutien aux Juwa et d’autres en ont profité pour montrer leur colère face à la crise économique qui secoue l’île depuis un bon moment. Certains ont crié leur ras-le-bol au fait que le riz et la farine sont devenus chers, en espérant la victoire du parti Juwa. Des jeunes avec un comportement pas très net criaient sur un bus en proliférant des menaces. Mais le chauffeur n’a pas réagi. Par contre, une femme de Mirontsi qui se trouvait dans le bus a réagi contre l’un des jeunes. Le cortège n’arrivait plus à avancer près de Mirontsi, des embouteillages s’étaient formés. Plus d’une vingtaine de bus formaient une queue pour se rendre à la capitale de l’île d’Anjouan pour envoyer les partisans de Juwa assister à leur premier grand meeting dans l’île. Une telle mobilisation a fait dire à des partisans de Juwa et à des passants que Juwa a déjà gagné.
Quand le désespoir nourrit l’espoir.
Le meeting du parti Juwa qui s’est déroulé au stade de Missiri à Mutsamudu était d’une grande envergure. Une foule très importante avait rempli le stade. Pour cela, le directeur de campagne du parti Juwa, Mohamed Djaffar, a profité pour dire que ce grand meeting parle de lui-même, et qu’ils ont ouvert une nouvelle page de leur histoire.
Le front commun représenté par Razida, le parti Hury du Dr Archimet, mais aussi les candidats malheureux aux primaires du parti (Fahmi Saïd Ibrahim, Ibrahim Mohamed Soulé…) et d’autres personnalités politiques étaient présentes pour soutenir le docteur Issa Salim Abdallah, mais aussi l’ancien président Mohamed Abdallah Ahmed Sambi et l’ancien gouverneur d’Anjouan Salami Abdou Salami. Pour le directeur de campagne, les citoyens ont les clés pour les libérer. Malgré leurs conditions de détention qui semblent sans issue après le procès de ces deux personnalités, le parti Juwa croit pouvoir les faire sortir, et cela après cette élection qu’ils croient être en mesure de gagner.
Lorsqu’Ibrahim Abdourazak Razida, l’ancien porte-parole du front commun a pris la parole et a fait une prière pour la fin du règne d’Azali Assoumani. La foule a répondu à sa prière avec foi et conviction. Razida n’a pas hésité de dire que le président Azali Assoumani dirige le pays avec des « gri- gri », peut-être pour rappeler au public le fait que le président est connu pour avoir recours à des marabouts.
Le discours du candidat Dr Salim Issa Abdallah
Le Dr Salim Issa Abdallah a pris son temps pour présenter son programme. Il a ainsi promis le retour à l’ordre constitutionnel de 2001 et de 2009. Il appelle à une mise en liberté de l’Ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et le gouverneur Salami Abdou Salami qui doit être remis dans ses fonctions de gouverneur de l’île d’Anjouan. Il propose déjà une date pour les futures élections pour le tour d’Anjouan s’il est élu. 2026 serait ainsi le retour à l’ordre institutionnel ayant permis à ce pays de garder sa cohésion. Le candidat a laissé entendre que c’est lui qui jouit, sans être connu du grand public, de la notoriété nationale de l’ancien président Mohamed Sambi.
Il a débuté son discours sur l’expression de sa reconnaissance pour avoir été désigné comme le leader du premier parti de l’opposition. Le candidat du parti Juwa, tout comme ses alliés, plaident pour la remise en cause de tous les changements législatifs et réglementaires apportés par le président actuel.
Une ambiance de victoire déjà obtenue à la fin du meeting
En sortant du meeting, les partisans de Juwa dans leurs habits verts et jaunes ont défilé autour du rond-point de Missiri en criant « Azali na lawe ». Selon un participant des jeunes auraient jeté des pierres sur les militaires, mais les militaires n’ont pas réagi s’en doute pour ne pas ne mettre le désordre dans l’île ce qui pourrait faire monter les tensions et mettre en péril les élections.
Naenmati Ibrahim