J’ai suivi avec inattention(lol) une conférence de presse d’un superministre qui nous expliquait la raison de la flambée des prix des produits, y compris ceux de première nécessité. Par Ahmadou Mze Soilihi
En gros, pour ne pas détailler au risque de vous ennuyer, sans surprise, on a trouvé un bouc émissaire qui s’appelle COVID-19. Kenneth a payé sa peine et COVID-19 est à la charge. Ce virus mondialement actif endosse toutes les responsabilités de la malgouvernance de ce régime. Ce virus, nous dit-il, est responsable de la flambée des frais douaniers à travers le monde. Et comme les Comores sont un pays du monde, il en est impacté. Jusque-là, sans être spécialiste de commerce international, j’ai réussi à suivre notre superministre, un des poids lourds de l’émergence qui assume l’actif et le passif de ce régime sans rechigner.
En même temps, il nous explique que nos banques regorgent de liquidités et attendent que nos jeunes entrepreneurs contractent des crédits pour investir dans les domaines dont le besoin se fait sentir afin de limiter les importations importantes. Et cela sans nous expliquer comment les jeunes allaient pouvoir contracter ces crédits.
En revanche, sur le premier point notre superministre pense que toute la charge de cette flambée des prix doit être payée par le contribuable direct et indirect, en gros le citoyen. Quand il nous explique que le Gouvernement en est pour rien sur cette montée des prix, il se décharge de toute responsabilité. Il ignore que le rôle d’un gouvernement en pareilles circonstances c’est de porter une partie ou toute la charge sur ses épaules en épargnant sa population et les entreprises qui constituent le tissu économique du pays. Et ce d’autant plus qu’il nous explique lui-même que les banques regorgent de liquidités suffisantes pour pouvoir amoindrir l’effet de la crise économique sur les citoyens et les entreprises. Je voudrais expliquer à mon grand frère superministre que le rôle du Gouvernement c’est justement de protéger les citoyens en période difficile. Il vous revient de discuter avec les banques qui regorgent de liquidités afin que celles-ci puissent injecter de l’argent au trésor public, sous forme de crédit à rembourser en plusieurs années. C’est ainsi que vous allez pouvoir sauver nos entreprises et protéger les citoyens de cette flambée des prix jusqu’à ce que la tempête passe. Voilà ce que font vos homologues des autres pays pour protéger leur population. Car il n’y a rien de surprenant quand un État s’endette pour protéger sa population. Mais cela semble être le dernier des soucis de ce régime.
Dernière chose, nous aurions aimé comprendre un peu plus comment l’argent du contribuable comorien est utilisé.