L’exécutif de Ngazidja a convié la presse hier pour parler de sa position par rapport à la passation de pouvoir. Ultime effet de manche sans doute, tant la cacophonie est de mise. Il pinaille sur « les modalités » de ce passage de relai, tout en s’inclinant sur le principe, sur fond de clans. Par Ali Mbaé
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Longtemps resté sous silence, le gouvernorat de l’île autonome de la grande Comores s’est exprimé hier. Il ne cautionne toujours pas «le hold-up électoral du 24 mars dernier». Certains membres de l’exécutif s’interrogent encore sur la passation de pouvoir. Pourtant, officiellement la prestation de serment des gouverneurs est fixée au 23 mai prochain. Théoriquement, la passation de service entre les anciens et les nouveaux responsables de l’exécutif de l’île issus de la «mascarade électorale» anticipée devait être organisée ensemble. Mais jusqu’alors, à en croire le commissaire aux finances de Ngazidja, aucune commission n’a été mise en place. «Les structures qui devaient être mises en places ne l’ont jamais été».
De plus, la question de la dite passation et de leur présence dans les cérémonies reste encore floue. Ils n’ont pas encore décidé quoi que ce soit, contrairement aux dernières sorties médiatiques du secrétaire général du gouvernorat qui laissent croire qu’ils sont disposés et surtout déjà préparés à laisser le fauteuil à Mme sitti Farouata et son équipe: « C’est moi qui suis le porte-parole de ce gouvernorat, mais pas Dr Abdourahim Said Bacar. C’est moi qui véhicule nos messages, nos positions. Lundi prochain, nous déciderons en conseil exceptionnel si nous ferons une passation ou pas», a expliqué Issihaka Mdohoma dans une conférence de presse tenue hier à Mrodju. Difficile à comprendre. Comment des personnes qui sont restées impuissantes face à l’avalanche de coups subis, se contentant de conférences de presse, peuvent-elles prétendre, à la veille de fin de mandat, empêcher une passation de pouvoir?
Surtout que des sources officielles indiquent que le gouverneur Hassani Hamadi a convié la gouverneure « élue » Mhoudine Sitti Farouata, par le biais d’une lettre, à se prononcer pour le jour où elle sera prête. Mais, seules les modalités que veut imposer cette dernière ne sont pas bien perçues du côté des sortants. En tout cas, deux des collaborateurs du gouverneur en exercice divisent le groupe. Le commissaire Maoulida Oussein et le Secrétaire Général du Gouvernorat veulent embarquer l’exécutif à se conformer aux propositions du camps adverse sans contre proposition. Pour le reste, c’est simple: « il n’y a pas eu des élections. Le code électoral n’a pas été respecté, il était mis à l’écart. Si nous acceptons de céder, c’est jute pour éviter le K.O dans notre pays» a déclaré le porte-parole.
Invité à se prononcer sur les quatre mois impayés, le commissaire aux finances, Ibrahim Himidi, en a tout simplement désigné le gouvernement central comme unique responsable de ces faits: « Le ministre des finances Said Ali Chayhane avait suspendu beaucoup de contractuels mais à Ngazidja nous avons refusé. Nous les avons maintenus en poste. On les payait à partir de notre budget de fonctionnement et de nos recettes. Aujourd’hui, le gouvernement a tous les pouvoirs, nous sommes dans l’incapacité de les payer. On a même une dette de plus de 43 millions de francs comoriens auprès de la banque des fonctionnaires de Ngazidja à cause de leurs salaires».
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