7 ans qu’il écume les scènes, d’abord pour le slam, le collectif « Art 2 de la plume » a élargi son champ, au point de mélanger avec brio Théâtre et Slam. Ces amoureux des mots, avec « Kwassa-Kwassa pour le paradis, Kwassa-Kwassa pour fuir l’enfer» en présentation à Madagascar, ont réussi à imposer leur style et se créer un nom sur la scène régionale. Par Abdoulraouf Ibrahim
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Les premiers pas sur scène, ils les ont faits en 2012. Jusqu’ à présent, cela fera 7 ans depuis le collectif « Art 2 de la plume » vit dans le monde du slam. Un collectif composé des jeunes étudiants amoureux de l’écriture. Dans l’ensemble, ils ont décidé à leur tour de donner une voix aux mots. En fait, déclamer ce qu’ils ressentent et dénoncer tout système qui met le pays à terre.
Le slam c’est de la poésie orale et publique. Il est un moment de rencontre et de partage entre des gens qui aiment les mots. Le principe de cette déclamation publique est de réunir ces gens pour les surprendre et les émouvoir à travers des textes. Un sorte de plongeon dans une foule, afin d’y être porté. A la base c’est de l’à cappella. Et c’est bien ce que ANTOIYI, ANSOIR, AZHAR, ALCAMAR, INTISSAM et beaucoup d’autres font pour vivre les mots. Pour ces jeunes, c’est tout ce qu’ils savent faire. « Écrire des mots et crier des maux. » L’écriture c’est tout ce qui les anime. Ils trempent leurs plumes de la même ancre.
Bien que chacun a ses propres traits, le slam, cette passion qui les unit a fait naître en eux un amour qui a fondé au fil du temps une famille. C’est qui laisse dire que L’art 2 la plume est avant tout une famille des frères et sœurs d’autres ventres. L’art 2 la plume s’est consacré durant 6 ans au slam. Année après année, jour après jour, le collectif ne cesse de s’agrandir malgré les nombreux obstacles qu’il rencontre sur sa lancée.
C’est dans l’espace American Corner que le collectif jouait presque leurs spectacles slam. Beaucoup de personnes l’ont découvert à travers les « scènes libres » qu’ils organisaient dans ce centre dans le seul but de promouvoir le slam. Arrivé à un certain moment, avec la complicité de Mbae Tahamida Soly, leur manager, si on peut dire ça, ils ont décidé de fusionner les deux genres (le slam et le théâtre.) Une aventure qui demandait beaucoup plus que manier la plume à la Molière. Mais courageux et surtout très ambitieux de connaître tout ce qui touche à l’art, ils ont su devenir des acteurs et pu mettre en scène leur fameuse pièce de théâtre poétique « Kwassa-Kwassa pour le paradis, Kwassa-Kwassa pour fuir l’enfer. »
Une pièce théâtrale qui raconte la vie d’un jeune homme qui s’est trouvé contraint de fuir son pays qu’il considérait comme un enfer pour rallier l’île de Mayotte qu’il pensait être « le paradis de ses maux. » Ce jeune refusait de voir sa femme enceinte accoucher dans les mauvaises conditions sanitaires de son île Ngazidja. Brave homme a pris son courage à deux mains et a fait ses adieux à ses parents avant de faire la traversée Anjouan-Mayotte lui et sa bien-aimée. Un affreux voyage qui leur a coûté cher. Et que malgré le risque qui a été pris traversant ce cimetière marin, ça n’a abouti à rien. Ils se sont finalement fait arrêter par les gardes cote, mis en garde vue avant d’être jugés.
Une triste réalité que les comoriens sont obligés de faire face tous les jours. Cette pièce de théâtre poétique a été jouée à Ngazidja fin 2017 par le collectif Art 2 la plume et tourne encore dans la grande île voisine ; Madagascar par le trio Antoiyi, Ansoir et Alcamar. Avec la collaboration de leur vocaliste malgache Natacha, le collectif s’est produit vendredi 12 avril dernier au CRAAM de l’université d’Antananarivo. Des comoriens comme des malgaches y ont assisté pour découvrir les bons mots et les terribles maux du Kwassa-Kwassa. [/ihc-hide-content]