En conférence de presse à Ntsoudjini, le Conseil National de Transition rompt le silence. Il préconise, en guise de réactions contre le pouvoir, de faire exclure Azali Assoumani « des mariages » par le biais de la notabilité, appelle au boycott des cérémonies d’investiture par l’organisation de villes et îles mortes et exige toujours des nouvelles élections libres et transparentes. Par Ali Mbaé
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Le Conseil National de Transition (CNT) rompt le silence. Longtemps resté amorphe, il veut passer à l’action. Il envisage de lancer des initiatives contre le pouvoir. A Ntsoudjini, en présence de la notabilité, il l’incite à empêcher Azali Assouamani de participer aux festivités des grands mariages :” Vous avez refusé sa présence dans les mosquées et dans vos villages. Vous devez encore refuser sa présence dans les grands mariages. C’est nous qui honorerons vos mariages mais pas eux ” a recommandé Youssouf Mohamed Boina, candidat au poste du gouverneur de l’île de Ngazidja aux dernières élections anticipées en conférence de presse.
Mais il ne s’arrête pas là. Avec l’ensemble des membres du conseil, ils appellent le peuple comorien à boycotter les cérémonies d’investiture d’Azali Assoumani, et de trois gouverneurs ; à savoir, Mhoudine Sitti Farouata, Said Mohamed Fazul et de Anissi Chamsidine ” Nous vous demandons de boycotter les dites investitures programmées par le gouvernement illégal. Restez chez vous. Cessez le travail. Observez des villes et îles mortes le 23 et le 26 “, a déclaré l’ancien candidat Ahamada Mahamoud au nom du bureau du CNT. Quant au représentant de Fahmi Said Ibrahim, il s’est attardé sur les conséquences que peuvent provoquer l’instabilité installée dans le pays: ” Les investisseurs étrangers ne viendront pas dans un pays où l’injustice règne. Un pays où l’insécurité et la corruption ont gagné du terrain. Je leur suggère de se ressaisir. Nous devons nous réunir et organiser des nouvelles élections pour le bien de notre pays”, a déclaré Achiraffi Said Hachim représentant aussi des partis politiques présents.
En ce qui concerne l’appel au dialogue lancé par la mouvance et le gouvernement, le président du CNT pose des préalables : ” Ils doivent d’abord reconnaître le hold-up électoral. c’est non négociable. Et aucun dialogue ne se fera avec notre présence sans la communauté internationale. Nous connaissons Azali. ce n’est pas une personne de confiance ” a t’il affirmé.
En mémoire l’opposition et la société civile contestent les résultats des élections. ils refusent de légitimer ” le bourrage des urnes”. Ils exigent la tenue de nouvelles élections qui seront indépendantes et crédibles et dont les observateurs internationaux pourront, contrairement à celles du 24 mars denier, se prononcer sur la transparence et le bon déroulement.
Faut-il se réjouir, soutenir et encourager cette nouvelle attitude de défiance du chef de l’État dans les mosquées, au point de vouloir s’en servir politiquement et l’élargir à des activités sociales et privées? Le boycott comme réponse politique n’a-t-il pas démontré magistralement son inefficacité ? [/ihc-hide-content]