Le 5 juin est la journée internationale de l’environnement. Le thème choisi cette année est « Génération reforestation : Réimaginer. Recréer. Restaurer ». Aux Comores, l’accélération de la montée de la mer est frappante. La déforestation, la détérioration des mangroves, la destruction des lagons ainsi que l’extraction du sable marin persistent dans notre archipel. Dans le cadre de cette journée, Masiwa s’est entretenu avec Mme Fatouma Abdallah, coordinatrice du projet ANCAR II (Autoévaluation Nationale des Capacités à renforcer pour la gestion de l’Environnement), à la Direction Générale de l’Environnement et des Forêts (DGEF). Propos recueillis par Natidja HAMIDOU
Masiwa – La journée internationale de l’environnement a-t-elle été célébrée aux Comores ? Quelles sont les activités réalisées lors de cette journée aux Comores ?
Fatouma Abdallah – Oui, la journée a été célébrée dans les trois îles de l’archipel. On a gardé le même thème qu’au niveau international. À Anjouan il y a eu une remise du trophée « Bosphère » au président. À Mohéli, il y a eu des activités aussi mais je n’ai pas les informations. À Moroni, il y a eu nettoyage de certains axes routiers et reboisement de la mangrove de la capitale.
Masiwa – Que peut-on dire des écosystèmes aux Comores ?
Fatouma Abdallah – Nous avons des écosystèmes intéressants mais qui ne sont pas encore bien connus ni protégés. Il y a beaucoup à faire pour la protection et la valorisation des écosystèmes.
Masiwa – La montée de la mer s’est accélérée ces derniers temps aux Comores. La dégradation des mangroves ainsi que les lagons constituent également un fléau dans notre archipel. Quels sont les moyens déployés et mis en place par les professionnels de l’environnement afin de stopper cette détérioration et d’éviter des catastrophes naturelles ?
Fatouma Abdallah – Ce constat est réel et amer. Quelques moyens sont utilisés pour y remédier mais qui sont légers par rapport au fléau : Reboisement de certaines mangroves. Des textes qui arrêtent l’interdiction de l’extraction du sable mais qui ne sont pas respectés. Ce qui est fait n’est pas à la hauteur des défis réels que nous vivons.
Masiwa – Comment sensibiliser et convaincre la population pour qu’elle arrête l’extraction du sable marin ainsi que la déforestation ?
Fatouma Abdallah – Il faut des métiers et des moyens de substitution. Des enquêtes ont été faites et les exploitants des écosystèmes sont prêts à abandonner leurs exploitations si on leur offre autre chose à faire.
Masiwa – Comment est établie la politique nationale de l’environnement ?
Fatouma Abdallah – La politique nationale de l’environnement est élaborée depuis 1994 et n’a jamais été révisée. Elle est obsolète et ne répond plus aux besoins du moment.
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