Il en est des kwasa-kwasa comme du journaliste Abdallah Agwa. Les hommes politiques l’ont utilisé pendant des années sans s’interroger sur sa formation académique. Quand ils avaient besoin qu’une information passe auprès du bas peuple c’est chez Agwa qu’ils se rendaient pour la lui confier « en off » ou pour la délivrer eux-mêmes.
Quand il a fallu éliminer le journaliste et le mettre en prison, ils ont trouvé d’abord qu’il n’avait aucun « diplôme » de journaliste (le cas d’un grand nombre de ses collègues) et qu’il n’avait même pas une carte de presse (le cas de tous ses collègues). On lui a donc confisqué son matériel, malgré une décision de justice et depuis lors, il fait des allers-retours en prison.
Rares sont les hommes politiques qui n’ont pas utilisé un jour un kwasa pour se rendre d’une île à une autre. Surtout pendant les campagnes électorales ou les congrès des partis. Chacun se rappelle cette image du candidat Azali Assoumani et ses partisans pendant les présidentielles de 2016, embarquant dans un kwasa pour se rendre à Mwali. Il n’avait même pas trouvé utile de mettre un gilet de sauvetage.
Aujourd’hui, l’accord de coopération avec la France l’oblige à arrêter les kwasa qui veulent se rendre à Mayotte et voilà qu’il emboite le pas à ses ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères pour nous chanter la chanson de la sécurité.
Depuis mille ans ce mode de transport permet de faire le lien entre les îles de l’archipel. Personne ne peut nier les nombreuses pertes humaines. Mais, depuis quand les nombreux accidents et victimes de la route ont eu pour conséquence de fermer les routes et détruire les voitures ?
Mahmoud Ibrahime