La Commission électorale nationale indépendante refait parler d’elle encore et pas en bien. Opacité, complicité et complaisance pèsent sur cette institution chargée des élections. Par TM
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La fameuse Ceni aura été au centre de toutes les accusations les unes plus graves que les autres. Mais lors du double scrutin de 2019, elle a majestueusement porté sa mauvaise image à l’apogée. A commencer le jour des scrutins le dimanche 24 mars. Alors qu’à Anjouan dans des dizaines de bureaux de vote les représentants des candidats de l’opposition étaient absents soit parce que l’accès leur a été bloqué, soit parce que les présidents des bureaux de vote les ont faits sortir manu-militari.
Dans toute sa splendeur, la très indépendante commission électorale s’est fendue d’un communiqué qui se voulait rassurant pour affirmer devant l’opinion nationale et internationale
qu’à Anjouan, « tous les assesseurs de l’île accrédités sont installés et que toutes les dispositions sont prises pour le remplacement des urnes cassées et la reprise du déroulé normal des élections ». Ce communiqué publié dans les coups de quatorze heures n’est qu’un tissu de mensonges.
Les assesseurs de l’opposition, persona non gara dans les bureaux de vote, n’étaient toujours pas présents. Et ce, jusqu’au dernier sifflet de la mascarade électorale par la commission électorale au niveau de l’île à 17H, que la gendarmerie est venue récupérer les urnes pour faire le dépouillement hors des bureaux de vote, contrairement aux dispositions légales notamment au code électoral en son article 139.
Un autre fait encore plus insolite, c’est la proclamation des résultats provisoire donnant gagnant le chef de l’État sortant dès le premier tour avec 60,77% de voix. Si ces résultats sont provisoires, ils sont également partiels puisque la commission électorale n’a pas daigné comptabiliser toutes les voix issues des urnes. En effet, dans des images rarissimes rendues publiques par un journaliste freelance, on voit un tas d’urnes sous scellées et pleines de bulletins amassées dans une pièce au palais du peuple.
Les images ont été tournées la nuit du 26 mars pendant que son éminence docteur Djaza et sa horde s’apprêtaient à proclamer les résultats, deux jours après les votes. En attendant de connaître le sort de notre confrère, ses images témoignent si besoin du mépris mais aussi de la malhonnêteté qui caractérise cette institution déjà dans la boue depuis des lustres mais réhabilitée selon les besoins de l’exécutif en place.
Pour mémoire, fin 2016, le président de la Céni et trois membres de son équipe ont été placés en détention samedi 8 octobre pour l’affaire des 150 millions de nos francs manquant dans les caisses. Une affaire qui avait été révélée par un audit de la Cour des comptes au mois de janvier mais rapidement étouffée à l’époque. La même équipe est reconduite par le gouvernement en place. Ceci peut peut-être expliquer cela. Notamment les 60,77% en guise de reconnaissance.
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