Jusqu’alors très silencieux, le candidat indépendant qualifié au second tour, Aboudou Soefou a fait part de ses craintes hier en conférence de presse. Il a dénoncé un hold-up électoral, mais a promis d’avoir pris les mesures nécessaires pour sécuriser les élections via les citoyens. Par Ali Mbaé
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” Il faut essayer avant d’échouer ” disait Staline. C’est ce que veut jouer Aboudou Soefou, candidat au poste de gouverneur de l’île de Ngazidja, placé en deuxième position par la commission électorale nationale indépendante au double scrutin du 24 mars dernier. En conférence de presse à son quartier général, hier mardi, il s’est d’abord réjoui du choix ” fait” par les grands comoriens même s’il reste convaincu que c’était un hold-up électoral :” Ce ne sont pas les résultats des urnes” a-t-il déclaré avant d’être plus précis. Mais malgré les ” bourrages des urnes, la confiscation par les forces de l’ordre des urnes et le comptage sans que les représentants des candidats soient présents sont des pratiques qui violent le code électoral. Nous nous sommes entretenus avec la CENI pour que cela ne se répète pas” a-t-il expliqué.
Pour la sécurisation de ce second tour qui l’opposera à la candidate de la mouvance présidentielle, ce dirigeant du parti RADHI craint le pire des scénarios mais estime être en mesure de veiller à ce que le verdict des urnes soit respecté :” Je sais qu’il y a des gens qui manigancent pour détourner le choix de Ngazidja, mais je leur demande d’arrêter. Car nous n’allons pas croiser les bras. D’ailleurs, nous sommes en force partout. Nous aurons des citoyens qui se joindront aux forces de l’ordre pour sécuriser les élections. Seulement, je crains que mes adversaires ne sèment le désordre lors du scrutin et imputent la responsabilité aux autres ( l’opposition ) ” a-t-il déclaré.
Quant à ses relation avec Azali Assoumani et sa formation politique RADHI, il dénonce une injustice faite par le régime et par certains de leurs cadres :” Des gens sont menacés de licenciement dans l’administration, d’autres dans notre parti. C’est une mauvaise conduite. Je les appelle à changer ces mentalités”, avant de fustiger aussi l’utilisation de la présidence comme lieu de campagne :” Ce n’est pas normal que le président Azali Assoumani profite de la réception des grands comoriens à Beit-salam pour aussi faire la campagne de sa candidate” a-t-il fait remarquer. Les manifestations organisées par la diaspora comorienne en France s’est invitée à la conférence. Pour le candidat Soefou, la diaspora doit être entendue car nul ne peut nier l’importance de cette communauté pour le développement de notre pays.
Cet exercice est le premier depuis l’ouverture de la campagne jusqu’ à hier. Un changement de plan ou une manière de séduire les militants et sympathisants de l’opposition? Depuis la tenue des assises nationales, Aboudou Soefou s’est toujours préservé de toute prise de position, demeurant muet face aux tensions politiques jusqu’aujourd’hui. Est-il capable à lui seul de réussir là où 12 candidats aux présidentielles et une vingtaine aux goubernatoriales ont échoué ?
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