Masiwa – Monsieur le Ministre, estimez-vous toujours avoir gagné les élections du gouverneur en 2019 ?
Aboudou Soefo – Tout à fait. Et je précise même que c’est sans photo-finish.
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Masiwa – Quel est votre positionnement actuel au sein de l’opposition ?
Aboudou Soefo – Je suis membre de la direction de la Coordination de l’opposition regroupant le CNT, des partis politiques de l’opposition et des personnalités politiques.
Masiwa – Êtes-vous encore membre du parti RADHI ? Avez-vous un nouveau parti ?
Aboudou Soefo – Suite à l’implication active de la Direction du RADHI au coup de force électoral du 21Avril dernier, mes soutiens originaires de ce parti et moi-même avons présenté une démission collective du parti RADHI. Actuellement, j’oeuvre en compagnie d’anciens du RADHI et d’autres personnalités politiques de divers horizons pour la création d’un mouvement politique qui tirera les leçons de l’expérience politique vécue par notre pays, en particulier sur le plan institutionnel et en matière de politiques de développement. Il faut en finir avec cette forme de Présidence sultanesque, avec ce genre d’Assemblée nationale débridée et hors contrôle des partis et leurs électeurs, avec cette justice des plus forts et des plus offrants. Il faut de l’audace.
Masiwa – On a vu que vous avez essayé d’organiser des manifestations contre la politique du gouvernement actuel et que vous avez été convoqué devant un juge. Estimez-vous qu’il est encore possible pour un opposant de faire de la politique aux Comores aujourd’hui ?
Aboudou Soefo – Dans le contexte d’un pouvoir dictatorial comme celui qu’on connaît actuellement, le combat politique est difficile pour l’opposition. Mais il est de notre devoir de le mener. Bien sûr avec l’âge certains ressorts comme la fougue sont cassés. Mais le gain en expérience directe et indirecte, le niveau de résilience sont des atouts.
Masiwa – Que pensez-vous de la manière dont l’exécutif a pris le pouvoir législatif la semaine dernière au Parlement ? Y aura-t-il une réaction de l’opposition ?
Aboudou Soefo – Le régime ne peut pas avancer sans coup tordu. C’est un aveu de faiblesse, d’impopularité. Quand on est à l’aise, on ne se livre pas à un tripatouillage des règles.
Masiwa – Pensez-vous que l’opposition doit présenter des candidats aux législatives au regard de ce qui s’est passé pendant les élections de mars-avril 2019 ?
Aboudou Soefo – À mon avis, l’opposition ne devrait pas participer à des élections législatives régies par des dispositions inconstitutionnelles. Si le pouvoir se maintient dans sa volonté de mettre en place une assemblée sans les élus de la diaspora, l’opposition ne devrait pas participer. Mais ce n’est pas la seule condition. Il faudra aussi que les conditions d’un scrutin transparent soient remplies. Comment voulez-vous qu’on accepte de voir Djaza et son orchestre animer de manière exclusive la CENI par exemple ?
Masiwa – Serez-vous candidat aux législatives ? Pourquoi ?
Aboudou Soefo – Non, je ne serai pas candidat sauf sur recommandation express de l’opposition et dans le cas où les conditions liées au respect de la constitution et à la transparence du scrutin soient remplies.
Propos recueillis par Mahmoud Ibrahime
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