Vendredi 8 septembre à 23 heures, la terre a tremblé au Maroc. Dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech, un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter à fait près de 3000 morts, selon un bilan provisoire.
Par Abdouroihmane Ibrahim
Une semaine après le séisme qui a frappé le Maroc, le bilan toujours provisoire fait étant d’environ 3000 morts et 5600 blessés. Alors qu’une course contre-la-montre est toujours engagée pour trouver des survivants, le peuple marocain est sous le choc surtout qu’il leur était difficile d’envisager qu’il puisse survenir un séisme dans cette région du Haut Atlas, dont l’activité sismique est habituellement modérée. C’est le troisième séisme qui frappe le pays. Le premier en 1960 à Agadir avait fait environ 12 000 morts et le deuxième en 2004 à Al Hoceima.
L’aide aux victimes
Le gouvernement marocain tente de venir en aide aux victimes et soutenir les familles qui se retrouvent sans abri, les orphelins et les parents qui ont perdu leurs enfants. Des tentes de campagne ont été mises à leurs dispositions avec toutes les provisions pouvant leur permettre de survivre.
Les personnels de santé du pays se sont mobilisés afin de venir en aide aux blessés. Ces derniers sont pris en charge surtout par les spécialistes de traumatologie et de psychiatrie. Les centres hospitaliers sont tous ouverts. Les étudiants en médecine sont mobilisés également pour aller dans les zones où il y a eu plus de dégâts.
« Tout le peuple marocain s’est mobilisé surtout les pompiers, et le roi a aussi fait appel aux militaires pour nous prêter main-forte dans ces moments de crise », a confié à Masiwa le docteur Abderehmane Nassuf, un Comorien, diplômé à la faculté de médecine de Casablanca et qui travaille dans la région du sud du Maroc.
Les étudiants comoriens au Maroc
Les étudiants comoriens sont nombreux au Maroc et l’inquiétude était grande au pays. « Franchement, je suis attristée, dévastée et apeurée. Le nombre de morts que ça a provoqué, nous laisse sans voix. Cela nous a vraiment horrifiés, mais on garde la foi », a expliqué à Masiwa Ibrahim Abdallah Nourcham, une étudiante comorienne.
Les étudiants comoriens sont tous sains et saufs. Bien que cela n’a pas dû être facile pour eux, jeunes étudiants dans un pays étranger où est survenu un séisme de cette envergure. Aux dernières nouvelles, aucun mort ni blessé n’a été enregistré dans la communauté des étudiants comoriens au Maroc. « Les Comoriens résident dans des villes éloignées de l’épicentre, des villes où l’on a senti bien sûr les secousses, mais sans dégâts, c’est un peu pour cela qu’aucun de nous n’a été frappé », a ajouté le docteur Abderehmane Nassuf.
Après la première secousse, certains d’entre eux dormaient sur des nattes dans les parcs ou dans d’autres lieux éloignés des immeubles. Le consulat comorien au Maroc avait monté une cellule de crise pour appeler les étudiants et s’assurer qu’ils étaient en sécurité. « Alhamdulillah, on veut croire que le pire est derrière nous. Tout est calme maintenant, même les gens qui dorment dehors sont de moins en moins nombreux, mais étant des étrangers, on a toujours la boule au ventre. Je rentre dans ma chambre pour me préparer à manger, mais je retourne dormir dehors.”
Les Comores face à cette tragédie
Au vu des relations fraternelles qu’entretiennent le royaume chérifien et l’Union des Comores, l’émotion a été grande, exprimée surtout par les nombreux cadres qui ont été formés au Maroc. Le chef de l’État, Azali Assoumani, qui a lui-même fait sa formation militaire dans ce pays a organisé une séance de prière lors du Conseil des ministres qui a suivi le tremblement de terre.
Il a également signé un décret instaurant une journée de deuil national et une prière mortuaire après le salât Djum’an du 15 septembre 2023 afin de rendre hommage aux victimes du séisme au Maroc ainsi que des inondations en Libye.