ParIsmaël Abdou Elyas
Après plusieurs jours d’inactivité consécutifs au crash du 26 février dernier et à la suspension de son agrément le 19 mars, la compagnie aérienne AB aviation reste toujours cloué au sol.
Deux mois après le crash de l’avion de la compagnie AB aviation, rien ne filtre de l’enquête qui a été ouverte sur cet accident. C’est la raison qui a poussé l’Organisation du Patronat Comorien (OPACO) et ses partenaires (MODEC et SYNACO) à organiser une conférence de presse mardi 19 avril dernier à Moroni. Plusieurs questions liées à ce crash ont été soulevées. La levée de la suspension de l’agrément de la compagnie aérienne est le seul souhait des patrons du secteur privé.
« Nous avons rencontré le ministre de transport suite à un audit financier qui a été demandé par les autorités et confié à l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACM). Mais, vraiment, nous sommes surpris de la conclusion du ministre des Transports qui a remis en cause les résultats de cet audit qui dit que la compagnie AB aviation dispose d’un financement règlementaire pour continuer ses activités d’après les témoignages de ses deux banques partenaires EXIM Banque et la BIC. Nous en tant que secteur privé on s’étonne de cette décision et nous sommes là pour défendre AB aviation en tant qu’entreprise de ce pays », a expliqué le vice-président de l’OPACO Hamidou Mhoma.
« Rappelons que jusqu’à maintenant l’enquête ouverte sur l’origine de cet accident est en cours et aucune nouvelle information n’a été donnée par les autorités chargées de cette enquête pour que la compagnie soit pénalisée. Ce n’est pas la première fois qu’un accident aérien survient dans notre pays et on n’a jamais vu même après une la fermeture d’une compagnie aérienne », ajoute encore Hamidou Mhoma qui parlait au nom du secteur privé.
Comme toute l’autre compagnie aérienne, AB aviation a les conditions qui lui permettent d’exercer ses activités. À ce sujet, plusieurs questions ont été posées et parmi elles, celle de la police d’assurance de l’avion qui s’est écrasé le 26 février dernier. Lors d’une conférence de presse organisée jeudi 21 avril au siège officiel d’AB Aviation à Moroni, le patron de la compagnie AB aviation hausse la voix : « Notre compagnie n’a pas souscrit de police d’assurance sur cet avion, car c’est un avion qui a été loué pour deux mois auprès de Fly Zanzibar pour faire des vols de remplacement et c’est ce dernier qui a souscrit la police d’assurance auprès d’une société d’assurance : Phœnix of Tanzania Assurance Company Ltd qui couvrait l’avion, les passagers et les tiers pour un montant global de cinq millions de Dollars. L’avion avait répondu à tous les critères de l’ANACM, aviation civile comorienne, il a été inspecté à son arrivée, tous les dossiers étaient au complet avant de signer le contrat de location », a affirmé Ayad Bourhane.
La compagnie estime être victime de contre-vérité, alors qu’elle a toujours mené ses activités conformément à la règlementation comorienne et à celle de l’aviation internationale.