La bourse Mandela Washington est un programme lancé en 2014 par les États-Unis pour les jeunes leaders africains(YALI) dans le but d’ «investir dans l’avenir de l’Afrique ». Ce programme appuie les jeunes africains pour qu’ils progressent et relèvent l’économie africaine. Depuis son lancement, 4400 jeunes africains ont bénéficié de cette bourse. Les jeunes comoriens font partie des bénéficiaires. Cette année, trois Comoriens à savoir Aincha AboubaKar Oumadi, Fatma Hassan et Chamsoudine Ali Abderemane ont été sélectionnés et bénéficient de cette bourse.
Propos recueillis par Natidja HAMIDOU.
Originaire de l’ile de Mohéli, Aincha Aboubakar est titulaire d’un Master en Pharmacologie générale, obtenue à l’université d’Antanarivo à Madagascar. Elle travaille actuellement à l’Office Comorienne des Produits Pharmaceutiques (OCOPharma). Elle est l’une des lauréats et elle a accepté de répondre aux questions de Masiwa.
Masiwa – Vous faites partie des jeunes leaders comoriens qui bénéficieront de la bourse Mandela Washington 2021. Qu’est-ce qui vous a motivé à postuler à cette bourse ? Quels étaient les critères de sélection ?
Aincha ABOUBAKAR – « Young dare to success » est mon leitmotiv. J’aime relever des défis. J’ai eu une opportunité de pouvoir échanger et apprendre avec d’autres leaders dans toute l’Afrique afin d’améliorer mon leadership. J’ai vu l’opportunité d’inspirer les jeunes de ma communauté.
Quand j’ai vu que je répondais aux critères de sélection, je n’ai pas hésité. J’ai immédiatement saisi l’opportunité avec l’intime conviction que je serai sélectionnée. Je suis toujours restée optimiste, car j’aime réussir. Parmi les critères de sélection, il y avait l’âge, avoir entre 25 et 35 ans au plus tard à la date limite de candidature, bien que les candidats exceptionnels âgés de 21 à 24 ans soient pris en considération ; ne pas être citoyen américain ou résident permanent des États-Unis ; être éligible pour recevoir un visa J-1 pour les États-Unis ; ne pas être un employé ou membre de la famille immédiate d’employés du gouvernement des États-Unis ; être capable de lire, écrire et de s’exprimer en anglais ; être citoyen et résident d’un pays africain dont les Comores et ne pas être des anciens de la bourse Mandela Washington.
Masiwa – À cause du Covid, vous restez au pays pour suivre des formations virtuelles. Quelles sont les dispositions prises afin que vous puissiez suivre ces programmes de leadership depuis les Comores ?
A.A. – Les formations ont commencé le 21 juin. Chaque bénéficiaire a reçu une allocation qui lui permettra d’assurer toute la logistique nécessaire pour pouvoir assister pleinement à la formation.
Masiwa – Pensez-vous que ces formations virtuelles en leadership répondront à vos attentes ?
A.A. – Ces formations virtuelles en leadership vont au-delà de mes attentes. Le fait de suivre cette formation en étant chez moi me permet de faire un réel travail sur la gestion de mon temps et le dépassement de soi. Je n’ai pas besoin de congés, j’apprends et j’applique en même temps. Je découvre de nouveaux outils adaptés quant à la gestion de tous les programmes et au respect des différents deadlines. Il y a dix jours depuis que j’ai commencé la formation, je ressens déjà les changements positifs. En effet il y a beaucoup de cas pratiques dans la formation. En restant dans mon pays, je peux faire un retour en temps et en heure auprès de mes formateurs sur l’évolution pratique de mon projet au lieu d’attendre la fin de la formation pour pouvoir le faire.
Masiwa – Le sommet sera également virtuel. Qu’espérez-vous apprendre de ce sommet ?
A.A. – J’espère faire la rencontre des experts pour m’apporter les conseils techniques dont j’ai besoin pour l’évolution de mon projet.
Masiwa – En quoi les activités prévues par cette bourse seront-elles bénéfiques pour la croissance économique aux Comores ?
A.A. – Les activités prévues me poussent à être beaucoup plus en contact avec les jeunes de ma communauté. Grâce aux outils que je vais recevoir, je vais inspirer ces jeunes à oser comme moi. Oser saisir les opportunités de développement communautaire, oser réussir, juste oser. Le pays regorge d’opportunités pour ceux qui sont réellement motivés et impliqués. Il y a tant à faire dans notre pays. La jeunesse comorienne a un fort potentiel démographique. Ensemble, nous pouvons créer un changement positif pour nous et pour les autres. Ensemble nous pouvons faire accroitre notre économie.
Masiwa – Quel projet avez-vous envisagé à la fin de cette bourse ?
A.A.- Je milite pour la protection de l’environnement via le comportement écoresponsable. Je pense mettre en place un « green center » dans un éco village.