Nous avons tous été profondément choqués et surpris d’apprendre que l’Ambassadeur du Royaume d’Arabie Saoudite à Paris, par lettre datée du 9 mai 2019, a informé Mme Ramlati Ali, députée de Mayotte à l’Assemblée Nationale Française que désormais l’Arabie Saoudite enverra une délégation consulaire à Mayotte pour délivrer des visas aux pèlerins maorais. Cette action est une reconnaissance de fait de l’île comorienne de Mayotte comme Département français et constitue une violation flagrante à la résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU numéro 31/4 du 21 octobre 1976 qui condamne entre autres, l’occupation de l’île comorienne de Mayotte par la France et condamne en particulier toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte. Ce qui signifie en clair que la départementalisation de Mayotte est illégale, comme l’est toute action comme celle de l’Arabie Saoudite tendant à reconnaitre cette présence française.
Mais ce qui étonne le Comite Maore et la majorité de nos concitoyens qui ont appris cette nouvelle, c’est le silence du Ministère Comorien des Affaires étrangères. Il est à la fois inconcevable et étonnant que le Gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite prenne une décision aussi grave qui met en cause l’appartenance de Mayotte aux Comores sans en avoir au préalable informé le gouvernement comorien, et ce d’autant que l’Arabie Saoudite est considérée comme une Grande amie des Comores. Ce mutisme de notre gouvernement nous inquiète et nous confirme nos doutes quant à sa volonté de vouloir sauvegarder l’intégrité de notre territoire. Cela nous oblige aussi à nous poser des questions légitimes sur le contenu des pourparlers en cours entre les autorités françaises et comoriennes sur l’avenir du statut de l’île comorienne de Mayotte.
Le Comité Maore ne saurait taire une telle forfaiture et demande au Gouvernement Comorien de se ressaisir en refusant cette intrusion sur une partie de notre territoire national.
Fait à Moroni, le 17 mai 2019