Les archives du pays doivent pulluler de ces innombrables décrets, arrêtés, décisions et autres notes supposés régir la société et qui tombent en désuétude. On en parle et puis on oublie de l’appliquer ou effectif mais temporairement. Quelques éléments d’illustration. Par ACB
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Les usagers de la route avaient pris connaissance, il y a bientôt un an, de nombreuses décisions sur la sécurité routière. En première ligne, l’interdiction d’importation de tout véhicule à volant droit sur le territoire national. Une initiative qui était motivée par une recrudescence des accidents de la circulation dont la plupart impliquaient ces types de voiture.
Le Ministère de la sécurité intérieure était plutôt catégorique sur cette interdiction. Ceux qui en possèdent déjà peuvent continuer à en faire usage. Ceux qui attendaient le dédouanement aussi, devaient les récupérer sans aucune obstruction. Mais ceux qui, dorénavant en importent, sont tenus de respecter la réglementation, et donc, choisir le volant gauche.
A Anjouan par exemple, une île où ¾ des véhicules en circulation sont de volant droit, les autorités peuvent-elles empêcher leur importation?
Autre mesure salutaire et contributive à sauver des vies humaines mais pas respectée par tout le monde, le port de la ceinture pour les conducteurs et les passagers. Publiée un certain 1er avril de l’année dernière, elle concerne le passager du siège avant et le conducteur sous peine d’une contravention. Si la majorité des chauffeurs de taxis portaient leurs ceintures de sécurité, la page facebook « Sécurité routière Comores » a constaté que « ce n’est pas la même chose avec les véhicules de certaines sociétés d’État, des chauffeurs des officiels et certains chauffeurs des véhicules des hommes en uniforme », peut-on lire dans une de leurs publications.
Les conducteurs des deux et trois roues, dont le port de casque est exigé, continuent à rouler sur Moroni et le reste du pays sans protection aucune, ni respect du code de la route. Les agents de la brigade routière en sont si souvent témoins et rarement ils les interpellent, sauf lors des descentes spécifiques. Si le Ministère communique ses décisions sur la sécurité routière, la police et la gendarmerie nationales unissent leur force pour un contrôle stricte. Du moins c’est le principe. « Mais hélas, depuis un certain moment, le port de ceinture n’est plus respecté et cela devient une autre décision banalisée par les usagers », note encore la page Sécurité Routière Comores.
Et récemment le sport de nuit durant le mois de ramadan. Différentes catégories de personnes s’amusent sportivement à faire le tour de la ville pour leur santé. En groupe d’amis, de quartier ou entre collègues de travail, nationaux et résidents étrangers, le sport de nuit après le taraweh est presque une tradition ludique. Il se trouve que la dernière sortie médiatique du Ministre de l’intérieur et porte-parole du Gouvernement à propos des règles à suivre dans ce mois sacré de Ramadan, interdit la pratique du sport de nuit.
Cette nouvelle passe mal auprès des habitués. Interrogé sur cette interdiction, un médecin qui souhaite garder l’anonymat a avoué son incompréhension face à cette décision qu’il juge « injustifiée» et peu applicable. Une incompréhension partagée par tous les médecins que nous avons rencontrés pour les besoins de l’article. Selon un étudiant en droit public de l’Université des Comores, « à côté de ces décisions difficiles à respecter et à faire respecter se pose aussi des questions de légalité», regrette-t-il.
Les règles ne sont-elles plus posées pour être appliquées durablement?
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