Jusqu’à hier, des collectifs et des privés assuraient la distribution de denrées alimentaires à la population. La coordination nationale a depuis hier commencé la distribution de kit alimentaire dans trois quartiers de Moroni avant de la faire dans toutes les régions sinistrées sur l’ensemble du territoire. Les bénéficiaires apprécient ce soutien mais attendent l’effort de reconstruction. Par Ali Mbaé et BIM
Même si pour certains habitants l’urgence est ailleurs ; c’est-à-dire dans la reconstructions des habitations endommagées, l’opération de distribution de kit alimentaire d’urgence a commencé dans trois quartiers de la capitale. 62 colis pour les personnes recensées à Djivani, 124 à Mbouzini et 52 à Cambodge, ce sont les trois premiers endroits servis. Chaque colis comprenait un sac de riz, du sucre, du lait , des biscuits, un pack d’eau, des sardines, de l’huile, du lait et du savon. En somme des denrées de première nécessité, appelés Kit alimentaire d’urgence.
En point de presse, Le colonel Mouigni Daho a annoncé le début « de la grande opération de distribution. On commence par trois quartiers touchés à Moroni et demain et après-demain (aujourd’hui et demain) la même chose aura lieu à Mohéli et Anjouan». Et il rajoute : « La phase de reconstruction des infrastructures, des habitations et même de l’agriculture suivra après. »
Le préfet du centre apporte précise de son côté : « La distribution concerne seulement les sinistrés. C’est une longue opération qui touche toutes les régions. On appelle les préfets et les chefs de village à se préparer pour faciliter le travail des équipes de distribution ».
Trois véhicules remplis et trois équipes de distributeurs ont procédé au dépôt des produits dans les trois quartiers visés. L’accueil dans ces endroits était chaleureux et les réactions mitigées.
“Nous remercions beaucoup le COSEP et les organes qui nous ont permis de recevoir ces aliments. c’est un bon geste, nous ne pouvons que les remercier. Ce que j’ai reçu me permettra de survivre d’ici au 15ème jour du ramadan. Si nous n’avions pas reçu cette aide, nous aurions souffert. Nous ne pourrions pas supporter. J’ai perdu mon habitation, mon congélateur, ma télévision et mon téléphone portable mais tant que je respire, j’achèterai d’autres produits “, confie Mirgane Ibrahim un habitant de Djivani.
Moins satisfaite est Houlaifa Hassane, habitante de Mbuzini et vendeuse à volo-volo. ” Nous nous réjouissons de cette aide mais c’est loin de nos attentes. Nous n’avons plus de maison. Elles sont détruites. Les toilettes et les cuisines sont toutes ravagées. C’est ça ce que nous avons besoin. Manger sans avoir un toit est difficile. Moi je travaille au marché de Volo-Volo. Je vends régulièrement du poisson. Mes revenus servent à nourrir ceux qui vivent à la maison. Ce que je gagne ne peut en aucun cas me permettre de reconstruire mon domicile. Nous demandons au gouvernement de nous épauler sur ce domaine. Et ce n’est pas moi seul, beaucoup de maisons dans ce quartier ont subi la même chose que la mienne “.
” En tant que responsable de ce quartier ( Cambodge), je ne prends pas cette aide à l’euphorie. 11 maisons ont été démolies par Kenneth. Nous attendons que nos maisons soient reconstruites. Nous savons que les dons seront donnés mais nous espérons qu’ils tomberont dans les bonnes mains. Les propriétaires de ces domiciles ne pourront pas s’en sortir seuls. Il faut impérativement qu’ils reçoivent de l’aide. Dans le cas contraire, ils mangeront comme nous avons reçu ces sacs de riz et d’autres produits alimentaires mais ils n’auront pas de lieu fixe où se coucher. Ils seront des nomades” déclare Djelane Malidé.