Une véritable marée humaine hier 6 mars au stade Ajao à l’occasion du grand meeting du candidat soutenu par le parti Juwa, Ahamada Mahamoudou frais émoulu d’un voyage en France. Il s’engage à réduire son salaire de président, baisser les taxes douanières, mais aussi et surtout à remettre les clés de Beit-Salam à un ressortissant d’Anjouan en 2021, conformément à la constitution de 2001. Par Toufé Maecha
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Ahamada Mahamoudou ou l’incarnation de Sambi. C’est dans un stade Ajao moitié plein (sans compter ceux qui étaient dans les pourtours) que le candidat soutenu par le parti Juwa a fait sa démonstration de force. Laquelle a commencé à l’aéroport de Hahaya, où une myriade de partisans surexcités étaient partis l’accueillir, avec un cortège qui s’étendait à perte de vue, et des piétons en file indienne, sous un soleil de plomb et un important dispositif militaire.
Au stade Ajao où le candidat a obtenu de la mairie de Moroni l’autorisation de tenir son meeting, ceux qui n’avaient pas la force de défier le soleil de 14H attendaient impatiemment. Les femmes, anjouanaises principalement, donnaient des airs, histoire de tuer l’ennui. A son arrivée, le candidat est accueilli avec un standing ovation digne d’une star américaine. Il est déjà 17h passées. Plus de temps à ces longs discours, cet exercice auquel adore s’adonner Sambi.
C’est le maire de Moroni qui ouvre la cérémonie non en tant que tel, mais en tant qu’allié. Un allié de poids, et surtout stratégique. Dans son speech, Cheikh Ali Bakar Kassim demande solennellement au parti Juwa de lui confier la sécurisation du scrutin du 24 mars. Cet ancien activiste de la capitale assure que rien ne lui échappera. «ça sera le KGB contre la CIA », devait-il nuancer, en guise de mise en garde, mais surtout de détermination à veiller scrupuleusement sur le respect du choix de la majorité.
Vint ce moment où il devait se moquer des siens qui soutiennent le pouvoir. «Je ne comprends pas ces jeunes de Moroni qui réclament la libération des prisonniers politiques pendant qu’ils se rallient à leurs bourreaux». Soit dit en passant, Moroni compte Barwane, SAST et sa sœur parmi les prisonniers, pour ne citer que ceux-là. Intervenant après le premier magistrat de Moroni, le directeur de campagne du candidat Mahamoudou a préféré prévenir contre d’éventuelles fraudes électorales.
Pour immortaliser sa mise en garde, il mime le chef de l’État par ces termes, qu’il a prononcés lors de l’inauguration du chantier de la RN2, devenus célèbres depuis par leur caractère comique. « Attention! Attention! Faites gaffe! Faites gaffe!». Quant au candidat Juwa pour le gouvernorat de Ngazidja, il a mis l’accent sur la formation professionnelle. Ingénieur en génie civil, Ahmed Abdallah Mohamed est convaincu que l’enseignement général, seul ne fait pas développer un pays. D’où son projet de mettre sur pied à Ngazidja un lycée professionnel, s’il est élu.
A côté de cela, le candidat à la présidentielle Ahamada Mahamoudou promet, dans un premier temps, de réduire son salaire de président passé de 12 à 17 millions de nos francs par Azali selon ses dires. Il s’engage aussi à réduire les taxes douanières et, corollairement, faire baisser les prix des produits. Un joli pied de nez au gouvernement en place, lequel a augmenté jusqu’à 50% les taxes douanières. Ahamada Mahamoudou se veut un politicien d’un autre genre, «loin de ces démagogies qu’on vous rabâche à longueur de journée».
Une qualité qu’il s’attribue pour convaincre les Anjouanais à qui il tient à remettre le flambeau en 2021, conformément à l’ancienne constitution. « La politique, ce n’est pas que de la démagogie. Si je suis élu, je ne ferai que terminer le mandat entamé par Azali [depuis 2016]. En 2021, je remettrai le flambeau à un enfant d’Anjouan. Je le ferai, et l’histoire retiendra qu’en politique, il n’y a pas que des démagogues. Il y a aussi des gens sincères », devait-il rassurer, prenant les journalistes à témoin.
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