Avec ce n°500, cela fait depuis le 23 mars 2018 que le journal Masiwa est apparu dans le paysage médiatique comorien. Avec comme ambitions : « informer autrement » et garder coûte que coûte son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Pari tenu face à l’autoritarisme du pouvoir en place.
Par Hachim Mohamed
Du quotidien crée au début de l’année 2018 à l’hebdomadaire d’aujourd’hui, le journal Masiwa a atteint 500 numéros et reste présent dans le paysage médiatique des Comores.
Je suis arrivé en tant que reporter à la rédaction fin 2019. En quatre ans, chacun peut imaginer le nombre de sujets proposés, les contacts nécessaires pris pour réaliser un reportage, les articles pondus, les témoignages recueillis, les dossiers réalisés en menant en équipe un travail d’enquête ou encore les interviews obtenues.
Selon le fondateur et actuel Directeur de publication, l’historien Mahmoud Ibrahime, le quotidien est devenu un hebdomadaire diffusé sur le site internet et envoyé par mail sous le format pdf pour environ 300 personnalités et organismes depuis 2019.
Depuis sa création, le journal comptait entre 4 et 8 en quotidien, il a gardé ce nombre de pages en en hebdomadaire.
A mon sens, le 500e numéro de Masiwa arrive comme la graine délicate de pissenlit qui prend son envol… Une manière de murmurer dans chaque édition du journal l’importance d’accepter le changement de paradigme. Apprécier le 500e sous ce rapport,, c’est constater à quel point l’hebdomadaire Masiwa est une vitrine du savoir-faire d’une équipe et une belle aventure sur le plan humain et managérial.
Un journal, expression des combats
Par l’enthousiasme de l’équipe, Masiwa est pourtant loin d’être « pailletes et poudre aux yeux ». Dans cet organe de presse, nous avons la passion du métier, on s’autorise à faire les choses que l’on aime.
En observant Masiwa avec attention, j’ai mis des jalons pour tenir le cap vis-à-vis de sa ligne éditoriale. L’approche du journal, sa rigueur me traversent parce que, pour paraphraser un confrère étranger, des centaines d’hommes et de femmes découvrent qu’un journal peut être avec eux, méprisés et humiliés, éprouvant dans la chair et l’âme la souffrance d’un peuple, et qui font, de la « une » de ce journal, l’expression de leur douleur et de leur combat.
Pour l’évolution de cette entreprise de presse, le 500e numéro pourrait marquer sur ce point une étape nouvelle, importante dans l’histoire de l’hebdomadaire. De cette espèce de récit-cadre de Masiwa où pour donner la bonne information le journaliste prend bien soin de marquer au fer rouge chacune des techniques de collecte, de traitement et diffusion, forcement il y a eu à boire et à manger, avec à mon niveau quatre ans de péripéties aussi incroyables les unes des autres. C’est une manière de dire simplement qu’on trouve dans le journal du bon et du mauvais nonobstant la crainte que son lecteur ne manque de perspicacité et ne saisisse le « subterfuge des angles » mis en œuvre.
Durant ces six ans, le journal a été le miroir des combats des femmes comoriennes pour leur émancipation. Cela se concrétise par de nombreux portraits de femmes entrepreneures, écrivaines, slameuses, militantes…
En six ans dans le paysage médiatique des Comores, l’organe de presse n’a eu de cesse de progresser et d’évoluer dans tous ces résultats et la confiance dont nous bénéficions est un honneur et chaque jour nous essayons d’en être dignes. Tout cela a été possible grâce à la volonté inébranlable de ses journalistes.
La performance du journal porte sur la production régulière d’articles par si peu de journalistes, mais également la mobilisation de certains intellectuels qui prêtent leurs plumes dans la rubrique « Tribune Libre ». Ils peuvent ainsi apporter un éclairage et leurs opinions sur l’actualité, ou apporter un éclairage scientifique. A bien d’égards, le journal est une source d’information sur de nombreux sujets politiques, sociétaux, juridiques, économiques… avec des anecdotes amusantes, des critiques littéraires, théâtrales ou musicales.
Le journal est aussi un soutien fidèle de toutes les productions théâtrales et des livres parus. C’est dire que par les nombreuses critiques publiées, le journal conforte le goût de la lecture et ouvre les yeux de ses lecteurs à l’art.
Quatre mois d’arrêt à l’époque de Covid19.
En six ans d’aventure, Masiwa a connu une seule période de « passage à vide », en 2020, l’époque de la Covid19 qui, globalement, a eu peu d’impact sur le fonctionnement de l’hebdomadaire. En effet, quatre mois après l’arrêt de l’alimentation du site en ligne les activités ont repris avec le même engouement.
Lors de mon arrivé au sein de l’équipe de rédaction, certains journalistes partaient vers d’autres aventures, enrichis tout de même par leur passage dans l’hebdomadaire, d’autres sont encore là, presque six années plus tard. Evidemment beaucoup sont devenus des amis aujourd’hui, et l’aventure est extraordinaire grâce à eux.
C’est à présent le temps de les remercier tous du fond du cœur, d’avoir partagé un bout de chemin avec nous et pour la pierre qu’ils ont contribué à tailler et l’édifice qui a été construit, notamment dans ce que nous avons de plus beau et de plus noble.
Je ne saurais être exhaustif sans remercier les plus importants des acteurs de l’aventure que sont nos chers lecteurs, lectrices qui lisent chacune de nos éditions, ils constituent un encouragement à persévérer en améliorant constamment notre travail. Comptez sur nous pour vous faire vivre le meilleur l’actualité, sans modération.