Après la publication de l’article « Affaire Grimaldi. Les colons n’ont plus de terres aux Comores » (Masiwa n°392 du 22 août 2022), le porte-parole de Mina Fanna a souhaité apporter des précisions. Nous lui avons accordé un droit de réponse sous forme d’interview.
Propos recueillis par Mahmoud Ibrahime
Masiwa – Ibrahim ben Ali Selemane, vous êtes « Porte-parole » de Mina Fanna, pourquoi a-t-elle besoin d’un porte-parole devant les médias ?
IBRAHIM ben Ali Selemane – Toute personne ayant un problème a droit à un avocat, un huissier ou un conseiller que je suis.
Masiwa – Pour bien situer les choses chronologiquement, quand madame Mina Fanna est-elle arrivée aux Comores ? quand a-t-il fait un testament en sa faveur ? quand s’est-elle mariée avec Jacques Grimaldi ? quand est-il mort ?
(Après en avoir référé à sa cliente, le Porte-parole a estimé que ces questions relevaient du domaine privé. Mais, il ne s’agit uniquement que de dates qui permettent de situer les événements chronologiquement. Après quelques recherches, la rédaction de Masiwa a retrouvé toutes ces informations sur internet, fournies par les deux acteurs. Mina Fanna est arrivée aux Comores en le 5 janvier 1995. Elle était employée par les établissements Grimaldi. Le testament de Jacques Grimaldi en sa faveur a été fait le 27 juillet 2000. Le mariage entre Mina Fanna et Jacques Grimaldi a été enregistré le 3 octobre 2000 et Grimaldi est mort le 15 novembre 2002).
Masiwa – Madame Mina Fanna se sent-elle concernée par l’arrêté qui fait entrer dans le domaine de l’État toutes les terres ayant appartenu à des colons ?
IBRAHIM B.A.S – Elle ne se sent pas concernée.
Masiwa – Quels sont les arguments qui permettent à madame Mina Fanna d’affirmer que Jacques Grimaldi n’était pas un colon ?
IBRAHIM B.A.S – Madame Mina Fanna et moi disons non parce que les colons sont partis le 6 juillet 1975, au-delà on les appelle jusqu’à maintenant des coopérants, des investisseurs.
Après 1975, les étrangers qui sont restés ont choisi les Comores comme étant leur pays, ils y ont investi. C’était leur pays.
Masiwa – Quels sont les biens et terres ayant appartenu à Jacques Grimaldi que Madame Mina Fanna a déjà obtenu de la Justice comorienne ?
Vous êtes journaliste, vous pouvez faire des investigations devant la justice.
Masiwa – Quels sont les biens et les terres qu’elle souhaite encore obtenir ?
IBRAHIM B.A.S – Elle souhaite récupérer les terres et immeubles pris par les particuliers.
Des biens de Grimaldi, il ne reste plus que 2200 mètres carrés de l’établissement, la maison occupée par Philippe et la maison occupée par Me Bahassan. C’est tout. Le reste est entre les mains de l’État. Ce que vous ignorez et que je vous apprends, c’est que 80% des biens de Grimaldi sont entre les mains de l’État. Mina Fanna ne les réclame pas, elle est fière, car ces biens vont dans l’utilité publique, elle respecte ainsi la volonté de son mari. La justice m’a donné raison pour les particuliers qui occupent les biens sans titres ni droits.
Masiwa – Où en est l’affaire qui oppose Madame Mina Fanna à la Mairie de Moroni à propos du marché de Dubaï ?
IBRAHIM B.A.S – Les établissements GRIMALDI possédaient 6800 mètres carrés. La mairie de Moroni occupe (marché Dubaï) 4600 mètres carrés. Le logement principal de Mina Fanna fait 2200 mètres carrés.
Masiwa – Que compte-t-elle faire de tous ces biens ?
(Sans réponse, question considérée comme entrant dans la vie privée)
Masiwa – Madame Mina Fanna a-t-elle des enfants qui eux-mêmes peuvent hériter des biens qu’elle aura récupérés ?
(Sans réponse, question considérée comme entrant dans la vie privée, mais dans une conférence de presse, le Porte-Parole a lui-même évoqué l’existence d’un enfant qui était mineur à la mort de Grimaldi et qui doit être un jeune adulte aujourd’hui).
Masiwa – Combien de temps dans l’année vit-elle aux Comores ?
(Sans réponse, question considérée comme entrant dans la vie privée, mais l’ont peut affirmer sans risquer de se tromper qu’elle ne passe que quelques mois aux Comores dans l’année)
À lire également : “Jacques Grimaldi reste d’abord un colon…” (Masiwa n°396 du 19/09/22) I “Affaire Grimaldi. Les héritiers des colons n’ont plus de terres aux Comores” (Masiwa n°392, du 22/08/22)