Lors de son premier Congrès qui s’est tenu à la Grande-Comore du 12 au 13 août 2023, le parti Naribarkishe yi Komor a choisi Mohamed Fahar Eddine Moutui, un Anjouanais, parce que précédemment c’était des Grands-Comoriens qui avaient joué ce rôle, à l’exemple de Dini Nassur.
Par Naenmati Ibrahim
Mohamed Moutui est un enseignant à la retraite, natif de Mutsamudu. Le samedi 7 octobre dernier, il a tenu une conférence de presse à son domicile à Minadzini Madiana à Mutsamudu pour nous informer qu’il est le nouveau secrétaire général du parti Naribarkishe yi Komor, et il a évoqué les objectifs de son parti politique.
Par cette conférence, Mohamed Moutui a voulu montrer qu’il était rare qu’un Anjouanais soit à la tête d’un parti national, mais que c’était possible. Il voulait donc prendre la parole devant les médias pour dire qu’il était possible de changer les choses, en changeant les habitudes que certains partis politiques ont mis en place en faisant que les présidents et les secrétaires généraux des partis soient de Ngazidja. Pour lui, il faut changer les mentalités parce que cela nuit à l’unité de nos îles. Il aurait donc pu faire cette conférence à Ngazidja, mais il voulait montrer que cette conférence de presse peut se faire n’importe sur le territoire national ou dans l’île comme à Koni, a Nyumakele ou à Moya.
L’homme a montré une certaine joie durant sa conférence, mais aussi le désir de se battre pour changer les choses dans le pays.
Un parti de l’opposition, un défenseur des droits humains
Les médias anjouanais ont répondu présents à cette conférence, curieux de mieux connaitre les projets du parti qui vient de faire son congrès, à quelques mois des élections présidentielles et des gouverneurs.
Mohamed Moutui n’a pas mâché ses mots, il était prêt à tout déballer, ce qu’il a fait sans hésiter. Il a d’abord fait un rappel de son parcours et de celui du parti Naribarkishe yi Komor en citant les différents partis et mouvements qu’il a connus jusqu’à aujourd’hui. Il a démontré que c’était plusieurs petits partis qui ont fait ce parti politique dont il est aujourd’hui l’un des chefs. Il a même cité la phrase comorienne « magi ya dzia ba dzia de yafagna mouro ». Une citation choisie pour montrer à l’opposition qui est en train de se diviser que c’est lorsqu’on est uni qu’on arrive à se battre, car la division ne fera que donner de la force au gouvernement en place et lui permettre de rester au pouvoir.
Une opposition désunie face à un combat difficile
Le nouveau secrétaire général de Naribarikishe yi Komor a appris aux médias que son parti n’ira pas aux prochaines élections. Il a justifié cette décision par le fait que les conditions ne garantissent pas une transparence. Mohamed Moutui a cité la manière dont la Cour Suprême a été mise en place. Pour lui, cela a été juste des nominations de proches du pouvoir. De plus, le parti ne veut pas se retrouver dans les mêmes conditions que durant la dernière élection présidentielle. Le parti n’avait pas participé, mais il avait soutenu le candidat Campagnard.
Le parti de Mohamed Moutui aimerait changer le système pour redonner le pouvoir au peuple. Mais pour le moment il ne fait pas la course pour parvenir au pouvoir. Cependant, il demande à ce que les citoyens comoriens fassent de la politique parce que d’après Mohamed Moutui, « si tu ne fais pas la politique, c’est la politique qui te fera et que si c’est la politique qui te fait il te fera très mal ».
Pour lui, le combat pour changer les choses est difficile, mais si on s’y met tous on n’arrivera petit à petit. Et comme c’est un parti qui veut défendre les droits du citoyen, il ne va pas boycotter les élections parce que voter c’est un droit et le parti ne veut pas non plus que les autres opposants qui iront aux élections disent que le parti Naribarkishe yi Komor est responsable de leur échec.