Le 14 décembre dernier s’est ouverte la campagne électorale en vue d’élire un nouveau Président et de nouveaux gouverneurs des entités insulaires pour les années à venir. Celle-ci a timidement démarré, pour la plupart des candidats, sauf celui du pouvoir qui a réussi à mobiliser les foules grâce aux moyens financiers colossaux et des personnels administratifs et techniques de l’État, à en croire les observateurs. Quant aux autres candidats, prudents ou aux moyens limités, avec quelques apparitions par ci- par là avec des annonces qui ne disaient pas grand-chose. Du moins pour un début.
Par Abdillahi Mohamed, Enseignant.
Par la suite, le candidat Bourhane a choisi de se jeter dans la bataille dans la deuxième ile des Comores indépendantes, Ndzuani. Bien accueilli après avoir tant sillonné les différentes localités, notamment Ouani pour faire ses premiers pas, alors qu’un de ses concurrents Mouigni Baraka a débarqué sur l’ile de Djoumbé Fatima pour se lancer à son tour dans la course. Celui qu’on attendait le plus est le candidat de Djuwa, le Docteur Salim Issa qui a provoqué, disons-le, un raz de marée sur l’ile aux parfums. Bien encadré et évidemment bien accueilli, il rêve d’entrer dans Beit Salam d’ici peu de temps. Ce qui est loin d’être facile puisque le Président-candidat ne fait nullement de cadeau à ses adversaires, considérés comme des personnages de « seconde zone », donc impossible de lui barrer la route et de l’empêcher d’atteindre son « but ». Tant s’en faut : l’émergence aux environs de 2030 ou rien, selon ses partisans les plus farouches. Rien ne peut ébranler la machine fonctionnelle de la mouvance présidentielle avec à sa tête la C.R.C., toujours combattive et sûre de l’emporter au premier tour, le 14 janvier prochain. Que cela plaise ou non, la victoire est acquise !
Néanmoins, il se dégage pour une partie de l’opinion, une autre tendance, la lutte est loin d’être gagnée, aussi facilement, vu le débarquement des « mabedja » dirigés par le charismatique Zico, de son vrai nom Youssouf SAID MAHAZI, semble changer la donne pour ceux qui rêvent d’atteindre le sommet, sans coup férir. Cette aile de la diaspora, épaulée par une partie de l’opposition radicale au régime en place depuis plus de sept ans et demi, ne voit qu’une solution : se débarrasser de lui sans aller aux élections qu’ils jugent « illégales », une mascarade orchestrée par le parti C.R.C pour se maintenir « indéfiniment » au pouvoir. En fait, les jours à venir s’avèrent décisifs, voire cruciaux pour la nation comorienne, en ce début de 2024.
Pour les candidats au poste de gouverneur, nombreux sont des inconnus pour le grand public. Pour l’opinion, d’une part l’avenir de ce pays n’est pas dans leurs mains aux pouvoirs restreints, d’autre part avec l’amère expérience récente, ils sont loin de changer quoi que ce soit de facto dans ces iles qui sont presque à « genoux » en matière de développement à l’instar de nos voisins. Maintes personnes ne comptent que sur le chef de l’État. Lui seul, par son programme ou plan d’action, pourrait orienter le pays vers un vrai développement, notamment la réduction du chômage par l’édification des usines ou des entreprises de transformation, la maitrise de l’inflation permettant aux consommateurs de tous bords d’avoir un nouveau souffle.
Une réelle couverture sanitaire qui serait équitable à tous et aussi un système éducatif pérenne et garanti pour tous les niveaux scolaires. Sans oublier l’instauration d’une vraie justice à la fois impartiale et sérieuse pour tous à tous les niveaux. Sans ces « valeurs » fondamentales, il y aura toujours le désenchantement puisque le peuple n’attend de ses dirigeants post-janvier, que de vraies perspectives d’avenir, sans cela, adieu « Comores émergentes ».