Le parti de Mohamed Daoudou n’a pas fait les choses à moitié dans son meeting au stade Missiry de Mutsamudu ce dimanche 7 janvier. Un groupe de musique garassisse a même été convié pour mettre l’ambiance.
Par Naenmati Ibrahim
Mohamed Daoudou dit Kiki, fondateur du parti Orange (Organisation républicaine pour l’Avenir des Nouvelles Générations) en 2013, a commencé à se faire connaître en 2015 lorsqu’il a été élu maire de sa ville natale, Moroni. Il fut aussi ministre de l’Intérieur, de l’Information et de la Décentralisation entre 2016 et 2021. Il a donc servi le régime actuel pendant cinq ans, sous l’étiquette du parti Orange. Sa formation politique a même obtenu deux sièges à l’Assemblée nationale durant les législatives de 2020. Connu pour avoir été très autoritaire durant son passage au gouvernement, il était même accusé d’avoir muselé la presse. Ce n’est pas la première fois qu’il est candidat à l’élection présidentielle. En 2016, il s’était présenté et il avait obtenu 4% des voix au premier tour.
Le candidat à la présidence était accompagné par les candidats du parti Orange aux gouvernorats : Zaki Ahmed pour Anjouan ainsi que Mohamed Ben Ali, pour Mohéli.
« Nous ne voulons plus de vieux au pouvoir, il faut donner le pouvoir à la jeunesse »
Aujourd’hui, Mohamed Daoudou Kiki se présente comme le candidat de la jeunesse. Dans son meeting, il y avait donc de nombreux jeunes venus le soutenir.
« Donner le pouvoir aux jeunes ». C’était le message fort du parti Orange durant ce meeting. C’est leur directeur de campagne, le premier adjoint du Maire de Mutsamudu, Ahmed Salim, qui a fait le premier discours pour montrer leurs attentes. Il a d’ailleurs dit qu’il parlait pour la ville de Mutsamudu, dont le maire est Orange. Il a été très clair : « Il faut mettre fin à ce régime de vieux ». Le parti Orange ne veut plus de ces vieux qui sont au pouvoir, il leur demande de laisser la place aux jeunes. Et pour cela, il faut voter pour Mohamed Daoudou Kiki, car il est le plus jeune de la liste pour la course à la présidence. Le directeur de campagne du parti Orange est.
Par la suite c’est le candidat au gouvernorat de Mohéli qui a pris la parole en disant qu’il n’était pas étonné par un tel rassemblement et que la foule démontrait que la jeunesse voulait sa place et pour le 14 janvier une étoile était en train de monter. Il a demandé à la foule d’aider la jeunesse à sortir du désespoir en votant pour Mohamed Daoudou Kiki et Zaki Ahmed.
Et lorsqu’est venu le tour de Zaki Ahmed, le candidat au gouvernorat d’Anjouan, celui-ci a montré que depuis l’indépendance il n’y a eu que des vieux au pouvoir et donc qu’il fallait changer, car rien ne va. Pour Zaki lui, la jeunesse peut changer les choses aux Comores et pour bien illustrer cette idée, il a fait référence au régime d’Ali Soilihi qui en un laps de temps avait fait beaucoup pour le pays grâce aux jeunes.
Il a enfin ajouté que ceux qui étaient venus pour participer à leur meeting étaient là de leur plein gré, contrairement à ce qui se passe dans les meetings de la CRC où les participants sont souvent soudoyés.
Mohamed Daoudou a présenté avec conviction son programme
Le parti Orange a réussi à montrer qu’il avait sa place dans le paysage politique des Comores parce que leurs partisans à Anjouan ont bien répondu à l’appel du parti Orange pour ce meeting. Au vu de la mobilisation, Orange n’a rien à envier à l’Alliance de la mouvance présidentielle (AMP) ni au mouvement Nalawe qui soutient le parti Juwa.
Il faut aussi rappeler que Mohamed Daoudou Kiki est aussi anjouanais par sa mère de Mutsamudu. La foule qui était présente a bien honoré l’enfant de la ville.
Le candidat du parti Orange, s’est montré rassuré par la participation à son meeting. Il y avait une foule estimable donc le parti Orange n’a rien à envier aux autres partis qui sont passés avant lui au stade de Missiri. Il a même déclaré que durant les meetings de ses rivaux, il y avait des rangs spéciaux pour ceux venus de Moroni. Mais pour son meeting à lui, il n’y a que des Anjouanais. Il n’y avait que cinq ou six personnes qui l’ont accompagné.
Pour son programme, il a commencé sur plan social en parlant des retraités. Il espère augmenter leurs pensions s’il est élu, il a aussi promis de leur payer les mois d’arriérés que le gouvernement n’a pas payés. En ce qui concerne l’agriculture, comme les Anjouanais sont les premiers producteurs de girofle, il a parlé de ne pas laisser les acheteurs étrangers faire ce qu’ils veulent en dépit des agriculteurs. Pour la vanille, il imposera un très bon prix. Sur le plan économique, il fera des réformes fiscales et baissera les taxes de la douane. Pour l’éducation, il va aider les bénévoles, donc il annulera le concours qui a été organisé récemment puisque beaucoup des bénévoles qui ont travaillé depuis longtemps n’ont pas obtenu leur place.
Mohamed Daoudou espère que cette fois, les Comoriens vont choisir quelqu’un d’autre pour prendre les rênes du pouvoir. Il a demandé aux électeurs d’être vigilants et de ne pas compter sur la CENI (la commission électorale nationale indépendante) : « Il faut être aux aguets le jour du scrutin parce que la CENI a déjà montré qu’il n’était pas à la hauteur pour ces élections ». Le candidat du parti Orange a pris l’exemple de la sélection des membres des bureaux de vote à Mohéli, qui a mis le doute sur les compétences de la CENI. Selon Mohamed Daoudou, ils ont même pris des chauffeurs sans diplôme pour être des membres de bureau de vote alors que la CENI avait recommandé de choisir des gens qui ont au moins un BAC+2.