J’appelle à l’unité et à la valorisation de notre devise nationale, qui est l’un des principaux symboles de l’État : « Unité, Solidarité et Développement ». Cette devise est essentielle pour la stabilité et la cohésion nationale. Il est crucial de préserver l’unité de notre nation et de notre État.
Par HOUDAIDJY Said Ali. Maître en Droit public, Dakar- Sénégal
Il est important de faire comprendre à la jeunesse qu’il n’y a aucune différence entre les habitants d’Anjouan, de Mohéli et des autres îles. Je n’utiliserai pas le terme “Grande-Comore”, car cela peut être perçu comme une sous-catégorie et fragmenter notre pays. Évitons les termes séparatistes et les expressions de division, et faisons attention à l’utilisation de la langue française, car un mot mal choisi peut altérer le sens et créer des malentendus.
La constitution comorienne reconnaît les quatre îles : Ngazidja, Ndzuani, Mohéli, et Maore, formant un pays souverain. Les Comoriens doivent surveiller leur langage pour éviter les termes comme “Grande-Comore”, qui peuvent suggérer une hiérarchie. Les expressions séparatistes comme “Wa Masiwa” doivent également être évitées, car les différences culturelles et l’attachement de chaque île à ses particularités fragilisent déjà notre unité.
Les causes de cette situation incluent l’absence d’une histoire commune enseignée, le manque d’échanges inter-îles, et les difficultés de transport entre les îles. Par exemple, le football, qui pourrait être un facteur d’unité, est principalement régional avec peu de matchs nationaux. La centralisation administrative à Moroni et le manque de décentralisation fonctionnelle et technique contribuent également à cette division. Une décentralisation des services, comme les écoles, pourrait aider à renforcer l’unité nationale.
Les Comores doivent mettre fin à l’aristocratie des grandes villes par rapport aux autres villages. Aux Comores, l’identité se construit d’abord par la famille, ensuite par le quartier, la ville, l’île et enfin le pays. Cela est regrettable et doit être rapidement amélioré.
Il y a beaucoup à faire pour faire avancer le pays. Il serait bénéfique que tout le monde adopte la mentalité des Comoriens d’Anjouan, qui travaillent dur, savent se débrouiller et ne s’attardent pas sur des choses inutiles. Ils représentent la majorité de la population active et occupent la plupart des emplois sans se plaindre, souvent en partant de rien jusqu’à faire fortune. En revanche, les habitants de Ngazidja, souvent perçus comme arrogants et hautains, rejettent fréquemment les emplois.
Cette situation est particulièrement marquée à Ngazidja, où des villes comme Moroni, Iconi, Mitsamihouli, et Foumbouni ont hérité d’un complexe de supériorité historique. Moroni, en tant que capitale et Iconi, ancienne capitale, maintiennent une aristocratie héritée de leur histoire. Mitsamihouli et Foumbouni, en tant que capitales régionales et historiques, expriment également leur leadership. Il est crucial de surmonter ces divisions pour renforcer l’unité nationale et faire progresser le pays.
Il est essentiel de souligner que la prédominance des grandes villes ralentit le développement du pays. L’arrogance de ces villes est un frein, surtout parce qu’elles monopolisent la majorité des postes politiques et administratifs, ce qui entraîne un déséquilibre flagrant en termes de représentativité. Cette situation crée une profonde inégalité sociale.
Il est crucial de dénoncer cette injustice et de travailler pour un pays où chaque citoyen jouit de ses droits et où l’égalité des chances est un principe fondamental de notre démocratie. Promouvoir l’unité nationale doit être notre priorité pour assurer un avenir prospère et équitable pour tous.
Le Soilihisme, une solution aux problèmes des Comores
Le Soilihisme apparait comme la solution aux problèmes étatiques des Comores. Pour développer le pays, il faut transcender les classes sociales et investir dans tous les secteurs économiques : primaire, secondaire et tertiaire.
Ali Soilihi Mtsachiwa, l’un des plus grands visionnaires des Comores, avait une vision claire du développement national. Ses méthodes étaient parfois contestables, mais ses idées étaient solides et son objectif noble : propulser le pays vers le développement, coûte que coûte. Malheureusement, les Comoriens ont célébré sa mort, et aujourd’hui, ils regrettent de ne plus avoir un leader de sa trempe, croyant que sous sa direction, le pays serait probablement développé et autosuffisant.
Notre devise nationale souligne l’importance de l’unité, nous exhortant à dépasser les complexes de supériorité et les termes séparatistes, car ces sentiments divisent et n’ont pas leur place dans notre société. Elle prône aussi la solidarité : en nous soutenant mutuellement, nous pouvons surmonter les obstacles et réussir ensemble. Cette idée rappelle l’emblème des États-Unis, « E pluribus unum » (« un seul à partir de plusieurs »), démontrant que l’union fait la force. Pour notre développement, le travail est essentiel. Comme l’affirmait Bourhane Tamdjid, « le travail finit toujours par être récompensé ». Il est donc crucial de respecter notre devise nationale en intégrant ces principes dans nos vies. Ces valeurs d’unité, de solidarité et de travail doivent être profondément ancrées en chaque Comorien, particulièrement chez les jeunes, pour assurer la prospérité et la cohésion de notre nation.
La nécessité de réformer le système éducatif des Comores
Mettre en place ce processus de réforme sera long et complexe, nécessitant des efforts soutenus partant des foyers familiaux jusqu’aux lieux d’enseignement et aux universités. Il est crucial de réformer le système éducatif actuel pour renforcer l’unité étatique. Cette réforme doit commencer par inculquer aux jeunes les valeurs patriotiques et étatiques de notre pays. Dès leur plus jeune âge, les enfants doivent apprendre que le Président de la République est le premier symbole de l’État et comprendre l’importance du respect des institutions, de l’hymne national et de la devise nationale. L’accent doit être mis sur les valeurs fondamentales qui définissent notre nation.
Une part essentielle de cette réforme consiste à approfondir les recherches sur notre histoire et à les intégrer dans le programme éducatif national. Les jeunes Comoriens doivent se reconnaître comme de véritables patriotes, conscients de leur héritage et de leur identité nationale. La connaissance approfondie de l’histoire politique comorienne permettra à la nouvelle génération de réfléchir sur le passé et d’envisager des perspectives durables pour la politique et l’unité nationale, qui reste actuellement fragile.
La nouvelle génération est appelée à occuper des postes de responsabilité dans un avenir proche. Il est impératif de former de véritables Comoriens, ancrés dans les valeurs et l’amour des Comores, qui œuvreront pour le bien-être de l’ensemble du pays, au-delà des divisions insulaires. Il nous faut des leaders qui ne s’identifient pas seulement à travers une île, mais qui voient le développement des Comores dans son ensemble.
Pour renforcer l’unité nationale, il est bénéfique de promouvoir les échanges inter-îles et de favoriser une décentralisation administrative. Chaque île doit se sentir valorisée et avoir des responsabilités spécifiques. Par exemple, Mohéli, en raison de sa fertilité, pourrait accueillir le ministère de l’Agriculture. Anjouan, avec son port, pourrait héberger des sièges centraux de l’administration et des ministères. Il est essentiel que Moroni ne soit pas le seul centre de toutes les activités administratives et gouvernementales.
L’instruction civique doit également être renforcée aux Comores. Les programmes éducatifs doivent enseigner le respect de la constitution, la charte fondamentale de notre unité nationale. Les jeunes doivent comprendre l’importance de la constitution comme référence commune, malgré les divergences politiques. Cette formation est essentielle pour promouvoir l’unité nationale.
Des programmes de stages, d’affectations et de sorties scolaires entre les îles doivent être créés pour ouvrir les jeunes à la diversité du pays. Des plateformes de débat peuvent permettre aux jeunes de s’exprimer et de trouver des solutions aux problèmes nationaux sans tendre à la division. Il est crucial de promouvoir des idées qui favorisent la cohésion nationale et rejettent toute notion de séparation ou d’indépendance d’une île.
Le gouvernement doit assurer un traitement égalitaire des citoyens de toutes les îles, en garantissant un accès équitable à l’éducation et à la santé. Il ne faut pas concentrer les infrastructures uniquement à Moroni, mais plutôt les répartir équitablement sur les autres îles. Des jeux nationaux et autres événements peuvent également renforcer les liens entre les différentes régions du pays.
En mettant en œuvre ces solutions, le système éducatif peut devenir un puissant vecteur de renforcement de l’unité nationale. Il formera des citoyens éclairés et engagés, prêts à contribuer positivement à la société comorienne et à promouvoir une nation unie et prospère.