Une nouvelle méthode de coup d’Etat
Le prisonnier politique Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a droit à la vie et aux soins.
Jadis, on pouvait parler de coup d’Etat militaire pour renverser par la force un pouvoir ou de coup d’Etat constitutionnel pour chambouler des institutions légalement établies.
Désormais, il se dégage une nouvelle méthode de coup d’Etat médical pour saper le droit inséparable à la vie et aux soins.
Le prisonnier politique Sambi est malade et son état de santé nécessite de soins. Voilà le fait tel qu’il est porté à la connaissance de l’opinion publique nationale. La période à laquelle remonte la maladie dont souffre Sambi importe peu, si c’est avant ou après son emprisonnement, si c’est héréditaire ou non.
Il y a tout simplement une obligation de soins comme l’exige la pratique humaniste et comme l’imposent les Conventions et Déclarations internationales de droits humains que l’Union des Comores a souscrites au nom du peuple souverain comorien.
Dans pareilles circonstances, ces Conventions et Déclarations internationales ont la primauté sur toutes les lois et autres dispositions réglementaires nationales.
A la tête de l’Etat comorien, le Colonel Azali Assoumani est ainsi soumis à un examen de conscience, à une obligation de respect des droits à la vie et aux soins. Et cette orthodoxie d’application des textes des droits humains doit interpeller la conscience aussi de tous les médecins sans position partisane.
La responsabilité du Colonel Azali Assoumani est lourde de conséquences graves, car, devant le cas du prisonnier politique Sambi malade, deux camps de médecins s’affrontent ; les uns croient aux textes de droit et à l’éthique professionnelle et les autres veulent entretenir un double langage et semer des troubles dans les esprits des citoyens. L’ordre des médecins doit être UN et INDIVISIBLE et leur déontologie doit être UNE et UNE SEULE.
Si quelques médecins veulent légaliser une nouvelle méthode de mort douce faute de soins, en usant de tous les subterfuges pour satisfaire le pouvoir du Colonel Azali Assoumani, alors une telle méthode d’asphyxie s’apparente à un coup d’Etat médical pour tuer en douceur le prisonnier Sambi, enfermé et isolé comme un dangereux animal.
Et ce nouveau procédé de coup d’Etat médical porte atteinte aux vertus de la médecine et à la dignité humaine.
Le cas du prisonnier Sambi doit aiguiser la foi de tout un chacun au sein de cette société comorienne imprégnée des valeurs de tolérance dans le cœur, de paix dans l’âme, de tranquillité d’esprit.
Qu’on soit détenteur du pouvoir ou acteur dans l’opposition, on ne doit pas céder à des violations du genre humain comorien qui constitue la clé de voûte de cette entente entre Comoriens dans la paix.
Ahmed Wadaane MAHMOUD
Paris, le 11 août 2019
