L’Université des Comores s’est fait une mauvaise réputation au sujet du harcèlement sexuel et ce qu’on nomme communément les notes sexuellement transmissibles (Nst). Aucun texte réglementaire de l’institution n’est élaboré pour lutter contre ce fléau. Les étudiants sont les grands oubliés des textes régissant cet établissement public de l’enseignement supérieur. Si Abdullah Ben Said avait promis de changer la donne dans les nouveaux textes il n’en ait rien. Le nouveau règlement intérieur reste muet sur le sujet. Pas de normes, ni conseil de discipline. Le Conseil d’administration va-t-il le rejeter ou l’adopter ? Par Hayatte Abdou
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L’université des Comores se prépare à faire peau neuve dans le domaine règlementaire. Tous les textes sont revisités, améliorer, modelé. Objectif donner une nouvelle image de l’institution qui vient de fêter ses 15ans.
Cette révision textuelle était initiée à l’origine par l’ancien secrétaire général de l’Udc Nassurdine Ali Mhoumadi.
Ce qui nous intéresse aujourd’hui, est le règlement intérieur. Et particulièrement les rapports enseignants-étudiants.
L’Udc a su se créer une mauvaise réputation particulièrement en ce qui concerne les rapports qu’entretiennent les enseignants et les étudiants.
Le harcèlement sexuel, le phénomène des notes sexuellement transmissibles est l’un des fléaux qui empoissonnent le futur des étudiants inscrits dans cette institution.
Malgré le silence que font preuve coupables et victimes, enseignants et étudiants, le constat reste flagrant : ces pratiques vicieuses existent.
Un climat malsain se développe dans cet établissement public de l’enseignement supérieur. On regrettera le fait que les responsables de l’institution refusent de trouver des solutions, résolutions ou normes permettant de mettre fin à ces pratiques peu orthodoxes qui s’éloignent l’étique et la déontologie. Pourtant c’est une toute une structure qui est en train de tomber. Aujourd’hui, se présenter dans les salles pour suivre les cours n’est pas important pour une certaine catégorie des étudiantes. Les examens, une formalité. Certaines étudiantes, s’en vente même « que je fasse les examens ou pas, je serai parmi ceux qui valideront l’année ». Les responsable de l’université ne peuvent pas déclarer ne pas être au courant de ces faits ; lorsque certains enseignants refusent de confier leurs examens à la direction pour « éviter que les sujets des examens se retrouvent entre les mains de leurs petites copines »
Dans le texte du « règlement intérieur » initié par Nassurdine, les étudiants n’avaient que des devoirs. Le devoir d’être assidus, le respect des enseignants, entre autres chose. Mais aucun droit ne leur était attribué.
Le nouveau règlement
Dans son ensemble le texte complète le statut. Il se veut une extension qui détermine avec clarté les responsabilités, les missions de chaque entité universitaire.
L’article 1du nouveau règlement qui devrait être adopté par le conseil d’Administration du l’udc, détermine ses objectif. Il doit « compléter sans y apporter des modifications, les règles institutionnelles prévues par les textes législatifs et réglementaires régissant l’enseignement supérieur et la recherche ».
L’article 2 quant à lui détermine dans quelle orientation ce règlement intérieur doit être appliqué entre autre « l’administration pédagogique ainsi que le mécanisme de gestion de l’université ». Il est mentionné en outre dans l’article 3 que ce règlement « s’applique à l’ensemble des usagers de l’udc d’une manière générale ».
Dans la section 1 qui établit les missions du président, l’article 8 accorde au président la responsabilité de « veiller à la bonne réputation de l’université en matière d’éthique et de déontologie.»
Contrairement au statut, le règlement intérieur sera adopté par le conseil d’administration et non par l’assemblée nationale.
Que des mots pas de promesse
Lors de la compagne électorale au poste du président de l’université le harcèlement sexuel et le phénomène des notes sexuellement transmissibles revenaient inévitablement se heurter aux candidats comme un boomerang.
Abdullah Ben Said, Said Omar, Achmet Said Ahmed Ouleid Ahmed, tous ont eu des sueurs froides lorsque la question venaient à se poser dans les débats.
Dans un entretien accordé à Masiwa par Abdullah Ben Said trois mois après être nommé intérimaire de gestion, ce dernier voulait « remettre de l’ordre à l’Université des Comores. »
Parlant du règlement intérieur, texte initié par l’ancien secrétaire général, aucune norme n’avait établi le comportement que l’enseignant doit adopter envers l’étudiant. L’inverse non plus.
Concernant le harcèlement sexuel et les notes sexuellement transmissibles. Pas de règle. C’est le silence. Comme si le mal n’existait pas. Aucune norme n’est élaborée.
Dans Masiwa Abdullah Ben Said a déclaré« c’est une omission importante qu’on va essayer de corriger ». Concernant le conseil de discipline institution qui devrait normalement statuer les litiges entre étudiant et enseignant, le gestionnaire de l’udc a affirmé que « il sera créé, et travaillera en permanence d’une manière régulière. Il siègera une fois par mois ses missions seront publiées pour que les étudiants pussent avoir une instance ou elles peuvent déposer plainte … cela nous permettra aussi de limiter certains déviance. »
Le gestionnaire de l’udc a-t-il oublié ses promesses ? Ou était-ce juste pour la publicité ?
Il revient maintenant au futur Conseil d’Administration d’approuver ou de rejeter le nouveau règlement intérieur.
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