La campagne du premier tour finit. Une campagne pauvre et terne.
Il faut creuser pour déceler un enjeu fondamental pour le pays. Peut-être les Institutions. Et encore elles ne furent abordées que sous le prisme d’une tournante à 5 ans pour s’opposer à Azali. Une promesse aux allures démagogiques d’un passage du relais à Ndzuwani en 2021. L’idée absolument nécessaire d’un bilan fut parfois évoquée mais trop furtivement pour retenir l’attention.
Pour les politiciens du pays, l’enjeu est uniquement politicien : le pouvoir. Azali face aux 11 autres candidats. Pour les états majors les choses furent claires : tout pour se maintenir d’un coté et tout sauf Azali de l’autre. Pour les seconds couteaux, il s’agissait de choisir la meilleure carte en prévision de demain. On s’est donc rangé derrière un candidat « crédible » quand on ne pouvait pas se ranger derrière Azali. Il y a les prudents qui se rappellent de l’échec de Mamadou en 2016, de leur engagement vain à ses cotés et qui préfèrent attendre avant de se montrer.
Pour le commun des mortels, rien de bien nouveau sous le ciel. Toujours les mêmes, à quelques nuances près, qui se disputent le pouvoir, les privilèges et qui une fois au pouvoir pilleront le pays sans le moindre scrupule. Des candidats sans envergure et sans programme. Les débats entre candidats organisés par NGOSHAO furent à cet égard édifiant. Certains se sont défilés : mépris arrogant envers la jeunesse ! Aucune réaction face à la lettre ouverte du Comité Maore.
Reste le mouvement HURY, porté par la jeunesse, surgit d’on ne sait où qui suscite un vif intérêt. Son candidat le professeur Achmet et ses propositions révolutionnaires. Une promesse qui vivifie. Car la fin calamiteuse du Front Démocratique entamée depuis la moitié des années 1990 a fini par assécher les cœurs, détruire l’espoir et plonger le pays dans le désespoir. On se surprend à voir dans HURY et Achmet l’avenir du pays. Son score donnera des indications sur les sentiments réels des jeunes et de tous ceux qui veulent que cela change réellement. Puisse-t-il devenir une force politique de premier plan dans les années à venir.
Pour le pays, la question véritable et redoutée : les lendemains des élections. Le risque d’affrontements n’est pas négligeable. On le perçoit à l’importance que prend la « sécurisation des votes », à l’ampleur de la triche suspectée. Comme s’il s’agissait de la première fois que le pays vote dans des conditions épouvantables.
Les présidentiables soulignent à satiété la nécessité de préserver la paix, la sérénité mais ils ne donnent pas l’impression d’accorder leurs paroles et leurs actes en la matière et c’est peu dire.
Dieu préserve notre pays des guerres civiles insensées, sans rapport avec les intérêts réels des citoyens et qui débouchent souvent vers des dictatures de la pire des espèces.
Idriss (20/02/2019)